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Prémices d'Automne

Publié le par Patricia Gaillard

Septembre, malgré l'été qui persiste, impose ses couleurs. Au bord des chemins on peut voir les baies d'aubépine, les cônes verdâtres du houblon, les lanternes de ces physalis qui semblent de papier orange. les feuilles n'ont pas leurs teintes d'automne, bien sûr, mais plusieurs ont séché et gisent au sol, brunes et racornies. 
Au potager les butternuts et Potimarrons sont joufflus et colorés, la récolte ne va pas tarder. Mon cher jardinier, qui a œuvré consciencieusement et quotidiennement au potager durant l'été, a eu la bonne idée de semer des courgettes et des concombres d'arrière-saison. Bonne inspiration, car le plant de concombres de Juillet, après avoir produit beaucoup, est mort d'un grand coup. Avec les nouvelles données climatiques, les jardiniers vont devoir prendre de nouvelles habitudes et trouver des temps de semis plus adaptés, cultiver plus tôt ou plus tard, le jardinage va certainement changer. 
Figues et pommes, crues ou cuites, nous régalent chaque jour. Et puis les tomates dans leurs serres sont plus jolies depuis quelques jours, plus nombreuses aussi. Il y a du persil, des betteraves rouges, des salades, des courgettes, deux-trois bettes, quelques haricots, un dernier melon et tous les deux jours une petite poignée de framboises et de fraises.
Ce qui déborde de nos besoins est offert à nos voisins. 

Tous les oignons sont rangés dans leurs cageots d'hiver, les rouges, les jaunes, les blancs. Les échalotes aussi bien sûr et les pommes de terre.  

Et puis là-bas, entre l'étang et la rivière, un petit monticule de terre fraîche indique la dernière demeure de notre Katzy, cette gentille petite compagne qui manque soudain dans le paysage... Le jardinier et la jardinière sont tout mélancoliques... 

la gaillarde conteuse 

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Les mercredis de Colette 12

Publié le par Patricia Gaillard

Aujourd'hui Mercredi, c'est le jour de Colette, vous le savez et vous connaissez l'attachement qu'elle avait pour les chats. J'aimerais donc lui confier notre Katzy, qui est morte ce matin. Depuis quelques mois déjà elle vieillissait à vue d'œil et nous guettions le moment de mettre fin à sa dégringolade. Mon cher jardinier l'a enterrée près de l'étang, à l'endroit où elle aimait se tenir, près des grenouilles, des papillons, des libellules et du héron qu'elle a encore réussi à effrayer tôt ce matin, une dernière fois, pour le plaisir... 

Et voici un petit texte d'une chatte qui conte sa vie de mère... ce que Katzy n'a jamais été... 
 

 

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Saint sauveur en Puisaye

Publié le par Patricia Gaillard

Dimanche, un petit tour du côté de Saint-Sauveur en Puisaye dans l'Yonne, où est née Colette. Les visites de sa maison et du Musée n'étaient possibles que guidées et à une heure qui ne nous arrangeait pas. Mais ce n'est pas grave car n'étant pas du tout fétichiste, voir les objets de la vie de Colette ne m'était pas indispensable. J'ai juste cueilli l'ambiance du lieu et cela m'a suffi. Dans la boutique du musée, des tas d'objets aussi kitschs que chers, à son effigie.
Je n'ai pas aimé, elle n'aurait surement pas aimé non plus, il me semble. 

Figurez-vous qu'on fête cette année les 150 ans de sa naissance

Je ne le savais pas encore quand j'ai cherché et trouvé ses œuvres complètes

À demain, pour un nouvel extrait d'un de ses ouvrages

Que cette journée vous soit douce !

la gaillarde conteuse 
 

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Les Histoires du Lundi 9

Publié le par Patricia Gaillard

 

Image Darkmoon_Art - Pixabay


Vers la mi-nuit, nous irons, voulez-vous, nous promener sur la place de Chaussin. Très discrètement… ah, si nous pouvions, ne serait-ce qu’un instant, même très court, voir cette dernière Dame blanche que plusieurs ont aperçue, il y a plus de trente ans, dernière Fée (visible) de notre vieille Comté qui en a tant comptées. C’est qu’il en faut de la force de Fée pour oser apparaître dans ce monde qui veut tout expliquer et qui a rangé les mystères, par erreur, au fond des vieux tiroirs de greniers, dans le fourbi des dentelles, des parfums de violette, des photos jaunies et des lettres d’amour. 

Sans la voir peut-être la devinerons-nous cette Fée renaissante, sur le chemin des Fées, cette antique voie romaine, à Asnans Beauvoisin.

 

L’ESPRIT DE L’ABÎME

Ici jadis,  les sires de Longwy étaient de ces orpailleurs qui recueillaient dans des peaux de mouton les escarbilles d’or des eaux du Doubs. Leurs grands et bien beaux manoirs étaient rangés tout le long de la précieuse rivière. Une femme de leur lignée qui se nommait Hélène, s’y baignait un jour. Elle était jeune et l’on imagine sans peine son corps pâle aux courbes rosées où l’eau ruisselait avec d’infimes éclairs d’or, sous le soleil filtré par les feuilles des aulnes. L’Esprit de l’abîme, un de ces invisibles dont on soupçonne l’étrange existence sans jamais avoir pu l’observer, aspira la belle Hélène dans son gouffre perdu du fond des eaux. Depuis elle est à lui, en compagne invisible et éternelle dont on ne sait plus rien, sinon qu’à tous les descendants de sa famille elle rend à l’heure dernière une visite tendre. Ces jours-là elle quitte le gouffre où elle demeure, on entend monter  lentement des eaux profondes une plainte d’une tristesse saisissante jusqu’au dessus de l’onde, qui remplit tout de sa désolation, les arbres, les oiseaux et toute vie terrestre. Jamais on ne la voit, la voix seule est présente. Hélène l’impalpable, l’immortelle, pose ses lèvres froides sur les lèvres blanches du mourant, accompagnant le souffle qui tombe dans la mort. La plainte alors s’arrête et le silence revit.

 

Si les Longwy sont vos aïeux, elle honorera votre soupir ultime

De son très froid baiser d’ondine.

 

Les nénuphars froissés soupirent autour d’elle ;

Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,

Quelque nid, d’où s’échappe un petit frisson d’aile.

Un chant mystérieux tombe des astres d’or.

Arthur Rimbaud - Ophélie 

 

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