J'AI VU LA CHEMINÉE DE MA CENDRILLON

Publié le par Patricia Gaillard

Hier, en déambulant dans les restes du château de Brançion, en Bourgogne, je tombe en arrêt devant une cheminée, qui ne peut être que celle de cendrillon, celle qui dans mon livre se nomme cul-de-cendres. Et pendant que chacun fouinait plus haut, plus loin, ailleurs, je me suis assise devant, toute seule...
Mais permettez que je vous la présente, ou du moins ce qu'il en reste aujourd'hui...

Bien sûr le temps est passé, des siècles, les cendres ont toutes été ôtées, le noir de suie a disparu, mais au-dessus du foyer il y a un linteau, où sûrement on a fait écrire l'histoire, pour ne pas l'oublier, car c'est un conte et ceux-là sont éternels. Ils se sont déroulés une fois, on ne sait pas quelle fois, et ils ne cessent de se dérouler, comme le parchemin qu'écrirait sans cesse un conteur immortel.

Et puis au-dessus de la cheminée il y a un vieil escalier grinçant qui monte très haut, là où cul-de-cendres rejoint sa chambrette austère, quand elle a fini ses sales corvées, pour échapper à la cruauté de sa marâtre. Marâtre... Mauvaise belle-mère... un vers médiéval en dit long : De mauvaise marastre est l'amour moult petite...  Tout y est dit.
Mais l'existence est pleine de surprises pour qui sait voir l'or sous la misère, et cette petite-là a bon oeil. Une fée-marraine, une robe de rêve, des souliers de vair (fourrure d'écureuil) ou de verre ? on se dispute là-dessus, mais je prétends qu'un soulier de verre demande un pied courageux, habitué aux sabots, et pas chochotte du tout ! J'opte donc pour le soulier de verre, d'autant qu'il est rare et qu'il brille et qu'il fait miroir, comme l'histoire !  Adjugé, vendu... moi j'dis... foi de conteuse...
En tout cas il ne va qu'à elle seule, les vrais princes là-dessus ne se trompent jamais, vous aurez beau rogner vos cors, vos doigts de pieds trop longs, vos hallux valgus, rien à faire, il n'y qu'un pied qui entre là-dedans, laissez tomber.
Mais, tout à fait entre nous, j'ai dans l'idée que le jour où vous vous serez rencontré vous-même, vous enfilerez vous aussi le soulier de verre de votre propre histoire.
Je n'en dirai pas plus...

Je pense que cet été je découvrirai encore des morceaux de contes dans mes balades, je viendrai vous les dire, vous les montrer, et nous ferons quelques pas ensemble dans la forêt des contes, des rêves, des symboles, ma forêt préférée.
à bientôt !

Passez tous un bel été...

 

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V
Chère Patricia<br /> Merci beaucoup pour ce bel article sur la rencontre avec nous-même ... et la photo de cette magnifique cheminée !! Je t'embrasse.
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P
bonjour chère Viviane, merci pour ta visite ici, autour de cette belle cheminée de cendrillon ! je t'embrasse