Aux bords des chemins où nous allons marcher le matin, les buissons dont le vert peu à peu s'éteint, portent, comme pour compenser, de jolies baies que la rosée ou la pluie font reluire. J'ai un grand faible pour celle de l'églantier, oblongue, rouge sang, vernie. En Alsace on en fait une confiture exquise qui a enchanté mon enfance. J'en ai encore le goût sur la langue. J'en ai rapporté quelques pots, lors de notre escapade là-bas, hier. 
Celles de l'aubépine sont très jolies aussi, en forme d'ovale raccourci, d'un rouge plutôt grenat. Les deux sont protégées par de redoutables épines. 

Je trouve que l'automne est dans les baies. Violette, noire, rouge, rose, orange, blanche, elles sont les perles de la nature, qui les porte comme un collier de vie. 
 

la gaillarde conteuse 

La pluie. Ça fait des heures qu'il pleut, la terre est étonnée, tant d'eau ! Après la sécheresse, c'est bon d'accueillir cette pluie bienfaisante. Le paysage a changé de couleur, les verts sont kakis, parfois presque verts noirs, le ciel est bas, gris acier, froid. Tout semble éteint, sauf le son. Un paysage éteint, un autre paysage. 
La pluie. Les sons de la pluie. Ses gouttes qui tombent font de la musique et selon qu'elles tombent sur l'herbe, sur le toit, sur la bâche de la table, sur la bassine de zinc retournée, sur la table en métal du petit salon de jardin, sur les pierres des terrasses, elles sont comme les divers instruments d'un orchestre. 

La pluie. Les couleurs s'éteignent, le son s'allume ! 

la gaillarde conteuse 

Parfois tôt le matin
Aller à la source claire
Puiser l'eau, le sang de la terre
Laver son front, ses mains
Se souvenir que l'on vient
De la grande conscience et de la terre
Qui ont donné lumière et chair
Pour unir une âme et un corps
Âme à découvrir de jour en jour
Corps à respecter de jour en jour
Pour découvrir les autres âmes
Pour respecter les autres corps
Parfois tôt le matin
Aller à la source claire
Puiser l'eau, le sang de la terre
Laver son front, ses mains
Pour se rappeler qui l'on est

la gaillarde conteuse
 

Ramassant les derniers potimarons et butternuts, nous avons étalé au sol les feuilles poilues, piquantes et les tiges encore garnies de fleurs. Je n'ai pu résister à les cueillir et à disposer leurs grandes trompettes si jaunes dans un pot, afin de vous les offrir aujourd'hui.
Quel bouquet pourrait être plus lumineux pour Octobre, que ce bouquet de cucurbitacées ?

Passez un bon Dimanche, chères lectrices, chers lecteurs
Un grand merci pour vos visites ici 🧡

la gaillarde conteuse