L'ONDINE DE MORIMONT (3)

Publié le par Patricia Gaillard

photo P.Gaillard

L'ONDINE DE MORIMONT (3)

Voici la suite de ce conte alsacien qui rappelle, vous l'aurez sûrement remarqué, à la fois Cendrillon, La belle au bois dormant et Peau d'âne. Preuve, une fois de plus, qu'il y a juste une poignée de trames sur la terre. Le conte a raison, il insiste et, de mille manières, il nous répète ce que nous devons savoir pour aller vers notre accomplissement. Mais ne soyons pas naïfs, les princes et les princesses ne sont pas ce que les dessins animés en ont fait, ils sont moins roses et moins sucrés que cela, ils sont des parts de notre âme... 
Je n'en dirais pas plus, car houla, quand j'aborde ce sujet, je pourrais en parler longtemps !

Donc, la parole au conte ;-)

Je voudrais une robe juste faite pour moi...
Aussitôt sur le matelas de paille apparut une robe aussi incroyable que l'avait été celle de l'ondine, dont Mathilde se souvenait fort bien. Frappant des mains, sautant de joie, la jeune fille l'enfila... Eh bien, c'était du sur-mesure, comme ni vous ni moi n'en avons jamais vu.
Du voile vert lichen, des perles végétales, du lin fin et mat, des boutons de cristal, des petits plis rangés comme aux fraises royales, des soies douces et moirées, je ne saurais tout dire...
Elle fit son effet au bal et c'est peu dire. Chacun dans son geste s'arrêta net, le chevalier surpris, ravi, ébloui se dit :
"C'est elle !"
Et c'était bien cela.

Ils dansèrent en silence. Autour d'eux les bouches se taisaient, même les pieds frôlaient à peine le parquet, l'émotion était grande. À minuit on entendit une horloge tinter, le silence creva comme une bulle de savon, la belle avait disparu. Le chevalier en fut si désolé qu'il annonça une deuxième fête pour le lendemain. Peut-être viendrait-elle, cette femme rêvée dont il ne savait rien.

Le lendemain, dans son grenier, Mathilde chuchota sa demande une seconde fois au fruit minuscule et ridé. Une robe apparut, toute différente mais aussi remarquable. Du voile rouge grenat et des perles de pluie, du taffetas fripé et des boutons vernis, un peu de velours noir et des plumes de pie, de paon, de geai, d'oiseau de paradis, je ne saurais tout dire...
Elle fit son effet. Le chevalier lui offrit une bague, étrangement assortie à la robe, et au doigt. Encore une fois c'était du sur-mesure...
Ils dansèrent à nouveau, les bouches se taisaient, les pieds frôlaient à peine le sol, l'émotion était grande. À minuit on entendit tinter l'horloge. le silence se défit comme un songe, la belle avait disparu !

hé hé, les bons feuilletons suspendent le temps au bon moment, c'est bien connu !

à bientot pour la suite

la gaillarde conteuse...

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :