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Le jardin du 31 Août

Publié le par Patricia Gaillard


Le jardin du 31 Août 

Hier soir nous avons mangé la première soupe de la saison. La porte de la cuisine, légèrement entrouverte, laissait entrer une fraîcheur nouvelle. Ce repas était très bien venu, la soupe était bonne comme une soupe au caillou !
Comment ? vous ne connaissez pas la soupe au caillou ?
Vite, je vais arranger ça. 
 

C’était un soir gris d’hiver, la nuit tombait, le vent sifflait, un temps à ne pas mettre un chien dehors. Il n’y avait pas de chien, mais il y avait un homme, il marchait, courbé en avant, tenant son chapeau d’une main et de l’autre serrant son col autour de son cou. Sa silhouette était celle d’un homme jeune et il était habillé bien légèrement pour la saison. Il s’arrêta devant une maisonnette de pierres. Près de la porte il vit un caillou, un simple caillou, gros comme une petite pomme. Il le ramassa, le fourra dans sa poche, puis frappa à la porte qui s’entrouvrit en grinçant. Une petite vieille avec un fichu bleu montra sa tête et demanda à l’homme ce qu’il pouvait bien vouloir, à cette heure et par ce temps. Il se disait perdu, cherchait un endroit pour préparer sa soupe et prétendait qu’il avait tout pour la faire. La vieille termina d’ouvrir sa porte et fit entrer ce visiteur, après tout s’il avait de quoi faire une soupe, elle pourrait sûrement en profiter. Elle n’était pas pauvre et sa réserve abritait bien des nourritures, mais elle était pingre et craignait sans cesse les profiteurs. Celui-ci était tout le contraire, elle allait même pouvoir en tirer quelque chose !

Il demanda une casserole et de l’eau, qu’elle lui donna. Il jeta l’eau dans la casserole, sortit le caillou de sa poche, le glissa dans l’eau, puis ils mirent tout sur le feu. Au premier bouillon le garçon goûta et trouva qu’un peu de sel serait bien, mais qu’on allait faire sans. La vieille en avait, elle en donna. il re-goûta et dit queparfois il y mettait des légumes, dont le goût va si bien avec le caillou, mais qu’il allait faire sans. Des légumes, la vieille en avait, elle en donna. Il re-goûta et dit qu’on approchait de la perfection et que parfois un bout de jambon faisait merveille, mais qu’on allait faire sans...  Du jambon, la vieille en avait, elle en donna. Elle trouvait cette recette de plus en plus intéressante, tout de même faire une soupe avec un caillou... elle riait et applaudissait des deux mains de plaisir et d’impatience. 
Elle mit la table, il y posa la soupière, ils s’installèrent, il goûta, elle aussi... Elle était tout à fait enchantée du résultat. Comment une soupe au caillou pouvait-elle être si bonne !  
Le garçon prit un air solennel, pêcha, avec la louche, le caillou dans la casserole, puis il l’offrit à la vieille, pour la remercier de lui avoir si gentiment ouvert sa porte et prêté sa casserole. 
Elle versa une larme devant tant de bonté. 

Cette histoire, chez nous les conteurs, est connue comme le loup blanc et chacun en tricote sa propre version. Mais Ce matin je vais vous confier une nouvelle incroyable, la soupe au caillou existe pour de vrai ! Si si 
Suivez plutôt ce lien, vous verrez...  https://fr.wikipedia.org/wiki/Soupe_au_caillou

J’aime bien vous étonner...

la gaillarde conteuse 

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Le jardin du 30 Août

Publié le par Patricia Gaillard

Je vous offre pour ce dernier dimanche d’Août mes discrets et fidèles cyclamens. La délicatesse de leurs teinte rose est touchante. Ils me viennent d’une chère vieille amie conteuse occitane qui vit près de Montauban, dans une maisonnette aux volets vert pistache, entourée d’un jardin où l’on peut voir, sous les arbres, les nombreuses têtes penchées des cyclamens. Ils sont heureux chez elle, le climat leur va bien. Cependant même dans mon Jura ils se sont installés, ils sont bien moins nombreux, c’est vrai, et ne forment pas les beaux tapis que l’on peut voir dans son jardin. Mais ils reviennent fidèlement chaque année, en mars et en septembre. Ils me parlent de Marie, ils me ramènent soudain devant la maisonnette aux volets vert pistache. 
Je vais vous faire une confidence, je l’appelle Marie Virgule l’Intemporelle.
Pourquoi ?
Elle le sait.
Beau Dimanche à Marie et à vous tous. 
Mille mercis chaleureux pour toutes vos visites, ce sont elles qui donnent sens à ce blog où fleurissent des histoires...

je vous embrasse !

la gaillarde conteuse 

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Le jardin du 29 Août

Publié le par Patricia Gaillard

 

Le jardin du 29 Août


Ce midi, en entrée pour le repas, une salade que j’appelle « le potager saute dans l’assiette. » Écoutez plutôt : un peu de scarole, trois jeunes pousses vert tendre de fane de carotte, 1/2 échalote, un caïeu d’ail, trois brins bien blancs de céleri-branche, trois tiges de persil frisé, une pousse de livèche et cinq fraises. Le tout cueilli dix minutes avant de passer à table et assaisonné de vinaigre balsamique et de vinaigre de cidre, d’huile de colza et de noix, d’une pointe de moutarde et de sel aux herbes.


Mes enfants et les petits-enfants essaient depuis longtemps de faire « la vinaigrette de grand-mi » (grand-mi c’est moi)

Ils essaient, mais en vain.

Ça me rappelle une histoire rigolote...

 

Cette histoire nous parle de Mémé, qui fait la soupe à sa vieille manière. Quand ses enfants et petits enfants viennent la voir, le dimanche, ils terminent  la journée groupés tous autour de la soupière. Ah, elle est absolument  délicieuse la soupe de la Mémé et on se régale !

Un jour on se dit « on pourrait bien faire la même à la maison. »

Et Mémé dit « je vous donne les légumes du jardin, elle sera comme la mienne que vous aimez tant. »

Ils rapportent les légumes de la Mémé. Mais la soupe ? Ah la la, rien à voir...

Le dimanche suivant la Mémé dit « C’est parce que vous n’avez pas l’eau de ma source. »

Ils rapportent en plus, l’eau de la source de la Mémé à la ville. Mais la soupe ? Rien à voir...

Le dimanche suivant la Mémé dit « C’est parce que vous n’avez pas ma casserole. »

Ils rapportent, en plus, la casserole de la Mémé à la ville. Mais la soupe ? Ah la la, rien à voir...

Le dimanche suivant la Mémé dit « c’est parce que chez moi elle cuit sur le feu de bois. »

Ils rapportent, en plus, du bois de la Mémé à la ville et ils rallument un vieux poêle qui n’a pas servi depuis des lustres. Mais la soupe ? Ah la la, rien à voir...

Le dimanche suivant la Mémé hoche la tête et dit « Qu’est-ce que vous voulez que j’vous dise ? Ça doit êt’moi. »

Ils rapporte le tout, et la Mémé en plus, à la ville. La soupe est délicieuse. Mais la Mémé retourne chez elle bien sûr, on ne la fera pas vivre ailleurs que dans son jardin.

Chaque dimanche ils vont manger la soupe chez la Mémé...

La soupe de la Mémé, que seule Mémé sait faire.

 

la gaillarde conteuse

 

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Le jardin du 28 Août

Publié le par Patricia Gaillard


 

Le jardin du 28 août

 

Le jardin du 28 août

 

Il pleut doucement. Le végétal ouvre toutes ses cellules pour boire cette manne bienvenue. Il a du courage mais il y a des limites. Pousser, grandir, produire demande des forces que trop de chaleur finit par amoindrir. Septembre sera bienvenu, avec ses nuits fraîches, ses rosées plus abondantes, parfois déjà des brumes matinales qui s’étireront jusque vers midi. Le soleil sera moins brûlant, toujours doré mais plus pâle ou tirant vers l’orange, comme les courges. En ce moment une pluie arrive à rafraîchir à elle seule l’atmosphère d’une façon étonnante. L’été s’épuise, fatigue, il va bientôt rouler sous son bras les tapis d’herbes sèches, les ombres étouffantes, les zinnias colorés et les guêpes insolentes pour retourner au logis des saisons. Il y sommeillera neuf mois durant, pendant que ses frères dérouleront, l’un après l’autre,  leurs tapis de feuilles et de noix, de neige et de givre, de verdure neuve et de violettes. Puis l’été nous reviendra, nouveau-né et tout neuf, prêt à nous offrir à nouveau ses présents.

Le cycle des saisons est d’une grande beauté. Sûrement aurais-je bien du mal à vivre dans un lieu de la terre où les saisons ne seraient pas quatre... j’aime tant le caractère et l’ambiance de chacune.

Avec un faible pour l’automne et ses silences

ses teintes, ses brumes

son abondance

son corps de femme généreuse...

 

la gaillarde conteuse

 

 

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