Petit Dimanche dans le jardin
Même notre soleil se repose
Dans le four mijotent en osmose
tomates et farce de bœuf au thym
Recevez cette très rose ipomée
Pour une paisible journée
Sainte Hildegarde a appris la médecine dans les couvents qu’elle a fréquentés, maiségalement dans les ouvrages des savants des siècles qui l’ont précédée. La médecine pratiquée dans les monastères était la seule médecine du Moyen Âge. On trouvait dans chaque monastère un jardin des simples où étaient cultivées les plantes médicinales que l’on récoltait et séchait au printemps, pour préparer des remèdes le restant de l’année.
Vous croiserez chez Hildegarde des aliments étonnants tels que le galanga, la bière d’épeautre, le pyrèthre d’Afrique ??? Cherchez, c’est une devinette.
Voici une recette de notre sainte naturopathe :
LES BISCUITS DE LA JOIE
90 g de beurre fondu–70 g de sucre complet–deux jaunes d’œufs–6 g de cannelle–6 g de noix de muscade–15 clous de girofle moulus–250 g de farine d’épeautre.
Beurre fondu + sucre + jaunes d’œufs + épices + farine. Mélangez. Étalez finement cette pâtesur une table farinée puis découpez les biscuits comme vous le désirez. Faire cuire 20 minutes à 180°.
Mangez-en trois ou quatre par jour et vous serez calme mais énergique, moins fatigué(e) et doté(e) d’un meilleur pouvoir de concentration.
Si vous n’avez pas l’envie ou le courage de les préparer, vous les trouverez sur Internet où - c’est bien connu - on trouve tout… Le charme assurément ne sera pas le même, c’est un peu comme faire son pain ou l’acheter. Cuisiner en conscience est un rituel qui communique une force à ce que l’on prépare, ce n’est pas anodin, sachez-le. Si Hilde était notre contemporaine, elle nous en dirait bien trois mots. Mais oui, bien sûr elle est là, je vous l’ai déjà dit, le temps n’existe pas...
Un petit rectificatif, pour commencer. Ce n’est pas en 1980 que l’on a ressuscité l’œuvre de Hildegarde mais en 1950. Deux hommes, un médecin Gottfried Hertzka et un naturopathe Wighard Strehlow ont découvert cette sainte (ouï, j’ai omis de vous préciser qu’elle avait été canonisée) étudié ses écrits et appliqué ses principes avec beaucoup de succès. La pratique hildegardienne de notre temps était née !
Mais que propose cette pratique pour la santé du corps et de l’esprit ?
Nous allons ici seulement en survoler quelques principes fondamentaux, car pour les connaître mieux vous pourrez les approfondir à votre gré, si cela vous intéresse.
Pour Hildegarde, il est impératif d’accorder ses habitudes alimentaires à la saison. Elle préconise déjà, au XIIème siècle, une alimentation tournée essentiellement vers les protéines végétales - légumineuses et oléagineux - et la consommation de peu de protéines animales car celles-ci, dit-elle, créent de la putréfaction et contiennent des graisses saturées néfastes pour le corps humain.
Ne dit-elle pas : « La chair animale engraisse celle de l’homme » ?
Voici quelques-uns des aliments-phares de sa médecine
En tête le grand épeautre non hybridé (tritium spelta) qu’elle considère comme un aliment presque complet, garant à lui seul de notre santé
Le fenouil : pour la joie, la chaleur et une bonne vue
La betterave rouge : pour la peau et le système immunitaire
Le céleri : pour le sang et le drainage
La carotte : pour les vitamines
L’oignon cuit : contre les bactéries, les champignons et les virus
Le radis noir : antibiotique. Contre les bactéries, les champignons et les virus
La châtaigne : pour le cœur et les reins
La poire cuite : pour l’estomac
La pomme : pour l’intestin
La nèfles : pour le foie, les reins et la vessie
Le coing : contre les rhumatismes et la goutte
La cornouille : pour l’estomac
la cerise : contre le rhume
La mûre : pour le foie
Le cassis : contre la goutte
la framboise : contre la fièvre
Les agrumes : contre les infections
L’églantine : pour l’estomac et l’intestin
Au sujet de l’amande elle est formelle : « qui a le cerveau vide et un vilain teint, et par là des maux de tête, mangera des amandes douces. »
Comment ? Cette chère femme ne dit rien des noisettes, alors qu’elles commencent à tomber ici et qu’elles sont délicieuses ! Il n’y a pas d’amandiers dans le Jura...
Pas grave, car nous n’avons pas le cerveau vide ni un vilain teint 🤣
Un chant d’Hildegarde, pour plonger dans l’ambiance...
Le jardin du 20 Août
Comme Hippocrate bien avant elle, Hildegarde considère l’homme dans sa globalité, corps, esprit et âme.
Elle prône le chiffre quatre et dans ses écrits il apparaît très souvent : les quatre saisons, les quatre humeurs, les quatre points cardinaux et les quatre éléments naturels que sont l’eau, le feu, l’air et la terre. L’univers est formé de ces quatre éléments qui sont présents tout autant dans le corps humain etlui confèrent le mouvement. « C’est ainsi que fonctionne l’univers » dit-elle.
Pour Hildegarde, la maladie arrive quand il y a séparation de l’humain d’avec le divin. Elle répertorie 24 maladies principales. Elle classe les êtres en quatre tempéraments : colérique, flegmatique, sanguin et mélancolique.
Déjà, elle prétend que le cœur envoie le sang dans les veines, ce que ne peut en ce temps-là corroborer aucune étude médicale. Mais cette femme a une somme de connaissances qui dépasse celle de son époque.
Pour guérir elle préconise : d’avoir une alimentation qui soigne, d’utiliser L’énergie vibratoire des pierres, d’avoir recours aux plantes et à leurs vertus, d’écouter ou de faire de la musique, de prendre des bains et des massages, de marcher (!) d’évacuer (saignées, ventouses, etc.…) de se connaître mieux et de jeûner. Pour elle la maladie nous signale nos erreurs et les dualités qui sont à l’origine du mal; cependantl’hommedétient les clés de sa guérison s’il respecte son corps et son âme et se soucie de modération et de sagesse. Elle appelle les aliments bénéfiques les « vivres » ceux précisément que nous appelons actuellement alicaments (aliments-médicaments)
Un mot revient très souvent dans son discours : la viridité : « la force verte guérisseuse » qui nous est apportée par les pierres et l’alimentation, et leur énergie vibratoire. Notre viridité varierait aussi en fonction des pensées négatives ou positives que nous entretenons. La viridité de la nature, par exemple, est visible au printemps, lors de la renaissance de la végétation.
Il est beaucoup question de nos jours de manger « local », eh bien c’est aussi ce que conseillait Hildegarde et à moins de 50 kilomètres de chez soi, s’il vous plaît !
« Nous sommes ce que nous mangeons » Hildegarde von Bingen
???Eh bien, il y a du boulot ! Encore être salade/échalote, passe, mais cervelas/Ketchup, c’est moyennement poétique 😄