Petit bosquet de violettes écloses ce matin, presque caché entre les feuillages d’un cyclamen et d’une pervenche. Cette jolie fleur avec sa teinte franche et son parfum délicat, évoque l’humilité et la sensibilité, deux qualités humaines précieuses que les puissants de ce monde gagneraient à fréquenter.
Je vous souhaite un Dimanche sensible et doux
Respirez, respirez la violette !
la gaillarde conteuse
PS : nous surveillons le cocon chaque jour, pour l’instant rien ne bouge
Toute la nature se réveille et les nouveautés se déploient partout. Les pervenches font quantité de jeunes feuilles vernissées, les arums sauvages déroulent leur feuillage brillant, les boutons de jonquilles montent, les crocus sont là, une branche de forsythia, penchée vers l’eau, montre déjà ses fleurs jaunes, et les bergenias, toujours fidèles à Février, portent au cœur de gros bouquets de fleurs, rose bonbon, qui montent. Et puis les ficaires, les pâquerettes, les véroniques de Perse, des primevères bien sûr et des bourgeons partout, partout.
Mais dites donc, ça ressemble au printemps ça !
Près de l’étang, les habitués de l’hiver continuent leur picorage, aucun grain ne leur échappe, faisans, tourterelles, le foulque solitaire (qui a invité une pote, hé hé c’est l’époque) pies, geais, merles, tous ceux-là en troupeau joyeux.
Mais dans ce tableau printanier, un gros point noir, marron plutôt, notre terre argileuse a pompé toute cette pluie de l’hiver, jusqu’à complet gavage et toute notre terre est une abominable gadoue !!!!!!
Joli le jardin, oui, mais tout à fait im-pra-ti-ca-ble…. Même en sabots, ça glisse, ça nous fait des semelles épaisses de boue collante, c’est hooooooooooorible
Misère…
Soleil, cher soleil, chauffe, chauffe et sèche notre petit domaine !
- Dis-moi, la feuille, as-tu peur de l’automne qui vous fait mourir, toi et tes semblables ?
- Je n’ai pas peur. J’ai été vivante deux saisons durant, l’arbre et moi avons œuvré ensemble, je lui ai donné beaucoup de moi. Je ne suis pas uniquement cette feuille que tu vois, je suis aussi l’arbre. À l’instant où je tomberai gracieusement sur la terre, qui se nourrira de moi, je saurai que je nourrirai l’arbre.
Pendant que nous parlons, voici qu’un fort vent se lève et décroche la feuille qui tourbillonne joyeusement jusqu’à la terre.
Je m’incline devant elle.
En un instant, elle m’a beaucoup appris…
(Histoire de Tich-Nhat-Hanh - version de Patricia Gaillard)