Nos promenades matinales ont été rares ces derniers temps, la grande chaleur nous forçait à réserver les premières heures au jardin qui devenait ensuite très vite infréquentable.
Mais ce matin, après les belles pluies qui ont offert à la terre un arrosage dont elle s'est régalée, nous avons pu repartir sur un de nos chemins préférés, bordé de graminées dorées par la sécheresse. J'y ai tout de même trouvé quelques fleurs sauvages, surtout des ombellifères, qui forment un joli bouquet pour terminer ce mois de Juin.
Et voici pour vous, une poignée de fraîcheur, de couleur et de poésie champêtre.
Bien sûr on ne peut pas le comparer aux curiosités que l'on appelle cercles de fées, visibles dans certains déserts. Cependant reconnaissez que c'est bien un cercle, et celui-ci n'a aucune raison d'être, nous y avons bien réfléchi, mon cher jardinier et moi, sans jamais trouver.
Rien ne s'oppose donc à ce qu'il devienne cercle de fées. Ça me va car j'imagine très aisément quelques dames blanches ou vertes, dansant à lalune, avec des tenues vaporeuses de mousses et de brumes et, posées sur leurs longs cheveux, de légères couronnes de fleurs. À force de tourner, leurs pieds nus ont usé l'herbe, jusqu'à la dessécher, voyez plutôt.
Ce sont peut-être aussi des pilliwiggins, de toutes petites fées qui portent antennes et ailes de papillons ou de libellules et qui fréquentent les charmants jardins anglais où il est facile de les confondre avec des insectes. Je crois que si une nuit je me levais - je le faissouvent - je ne serais même pas surprise de les surprendre, car je crois que nos yeux aiment la poésie, le rêve, et ils voient bien mieux que ne voient nos cerveaux !
Venez, dansons, dansons sur ce cercle de fées, dansons jusqu'à oublier la morosité qui court sur la terre, comme un vieux vent gris...