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Le jardin du 31 Juillet

Publié le par Patricia Gaillard


Chaud, chaud, il fait chaud. Le potager, très exposé, vit ses jours les plus durs. C’est là que la source prend tout son attrait. Pouvoir arroser autant qu’il faut est appréciable et si nos plantes souffrent de la chaleur, au moins ne souffrent-elles pas de la soif. L’étang, entouré d’arbres devient un merveilleux lieu ombragé qui retient, dans ses frondaisons, la fraîcheur de l’eau. Je vous rappelle que la source sort à 4 degrés, hiver comme été.


En vérité, je vous le dis

Le petit domaine, un paradis...

 

Nous allons y rejoindre notre Jack...

 

Un jour ils virent le fond du sac...

« Pas grave  dit Jack, les haricots au jardin ont gardé toute leur fraîcheur, je remonte. »

Il grimpa, grimpa, arriva à la route blanche, marcha, marcha, arriva au palais qui n’avait pas changé. Il frappa à la porte, la même géante lui ouvrit :

« Ah te voilà toi, moi je te nourris et toi pour me remercier tu me voles mon argent ! »

Mais il avait toujours son air sympathique, ce joli garçon. De trois phrases bien tournées il remit dans sa poche la naïve géante, qui recommença le coup des sandwichs trempés dans le seau et tout ça et tout ça… À nouveau l’immense mari arriva, chargé de deux-cents bêtes mortes, Jack fila dans l’armoire. En attendant le menu du jour, que sa femme mitonnait, l’ogre posa sur sa table une belle poule en or. Elle lâcha aussitôt un petit excrément, aussi précieux que son plumage (mais si !) L’ogre la regarda dans les yeux et lui dit poliment (avec l’accent anglais)

« oh, ma très chère petite poule, donne-moi un œuf, je t’en prie ! »

Alors elle fit un œuf, un œuf en or. L’ogre soupira d’aise, se leva, prit l’œuf et partit l’offrir à sa femme, dans la cuisine. Jack sortit de l’armoire, empoigna la poule, qui hurlait tout ce qu’elle pouvait et fila. L’ogre et la géante couraient derrière  lui, il eut juste le temps de remonter la route blanche et de glisser le long de la tige jusqu’à chez lui. Il les avait semés. Avec la poule l’aisance  ne prit pas fin. Mais Jack avait sa curiosité qui partait sans cesse vers là-haut. Quelle merveille pouvait encore s’y trouver ?

un matin n’y tenant plus, il grimpa, grimpa, arriva à la route blanche, marcha, marcha, arriva au palais, mais ne frappa pas à la porte car la géante maintenant risquait d’avoir compris. Il entra comme il put, se cacha cette fois sous une énorme bassine de cuivre qui servait aux confitures, car l’ogre adorait les confitures (en juin j’en ai fait une de merise au sucre roux avec une pincée de gingembre, houla! Celle de septembre sera de figues, de pommes et de noix...) où en étais-je ? Ah oui, Jack était caché sous la bassine de cuivre. 
l’ogre était assis dans un fauteuil...

 

la gaillarde conteuse 

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Le jardin du 30 juillet

Publié le par Patricia Gaillard


 

D’après Cicéron, celui qui possède une bibliothèque et un jardin à tout. Et je suis bien d’accord. Pour moi les plantes sont aussi vivantes que moi et les livres aussi, d’une façon encore différente en ce qu’ils sont des espèces de messagers qui viennent nous visiter par signes. Qui n’a jamais reçu un ouvrage qui tombait pile-poil en accord avec ses questionnements du moment ? Soyez-y attentifs, vous verrez…

Mon époux vient de m’offrir deux ouvrages de chez Larousse. Le trésor des expressions et mots  savoureux de la francophonie, et Toute la saveur des mots du XIXème siècle aujourd’hui oubliés.

Que d’épices j’y puiserai pour assaisonner ce blog, chers visiteurs et je partagerai avec vous ces pépites notoires.

 

Et voici la suite des haricots rouges de notre cher Jack…

 

Jack, les joues en feu, le ventre creux, malheureux, s’endormit recroquevillé dans un petit coin sombre et crasseux de la cuisine...

Quand il ouvrit les yeux, le jour se levait, une ombre épaisse dansait devant la fenêtre.

Dehors, de grosses tiges vert foncé et rugueuses avec des feuilles comme des voiles de bateau sortaient de la terre du jardin est montaient si haut dans le ciel qu’on n’en voyait même pas le bout ! Il y avait de grosses fleurs, comme des jabots de velours rouge et des haricots pendaient de partout qui devaient faire chacun trois livres bien pesées. Quel spectacle admirable digne de tous les rêves de Jack. Le vieux avait donc raison !

« Jusqu’au ciel, Jack, jusqu’au ciel ! »

Jack grimpa, grimpa, arrivé tout là-haut il vit une route toute blanche, il marcha, marcha, au bout il y avait un palais immense, recouvert de fines mosaïques rouges et bleues. Il frappa à la porte, une géante lui ouvrit et lui dit aussitôt : « File mon garçon, décampe, mon époux est un ogre, il va bientôt rentrer, il aime pour son repas des jeunes gens comme toi, mijotés longuement dans une sauce à la menthe ! »

Jack rassembla toute son audace et dit en riant : « alors disons que bien nourri, je serai meilleur… » séduite, la géante, par le courage, le rire et l’air très sympathique de ce joli garçon. Dans sa vie elle n’avait pas l’occasion de faire des rencontres et encore moins de s’amuser. Elle le fit entrer, lui fit un sandwich gros comme un matelas, avec un seau de lait pour le tremper dedans. Puis ils roulèrent sur un matelas gros comme un sandwich. Mais on entendit un bruit de tonnerre :

« ciel, mon mari ! »

Jack sauta dans l’armoire (classique) et par une fente du bois il vit arriver l’ogre, un gros homme suant qui devait faire 3 tonnes, qui avait autour du ventre une ceinture large comme une route, où pendaient, par dizaines, des cochons, des vaches, des volailles, pour la terrine du repas. Il faut dire qu’au début de cette histoire, quand on a distribué les rôles, l’ogre, anglais - mais pas bête - voulait une géante française pour la cuisine. Une de par chez nous qui fait des terrines de canard au vin jaune. La géante justement se mit à faire la cuisine. L’ogre s’installa à sa table : « Ne trouvez-vous pas, Darling, que ces bêtes que nous avons aujourd’hui ont une odeur de jeune homme ?

–Si, si, dit la géante, je ne comprends pas, c’est étrange n’est-ce pas ? »

L’ogre, pour patienter, posa sur sa table de gros sac lourd et se mit à compter les pièces d’or qui étaient dedans. Les piles montaient, montaient, montaient, brillaient, brillaient, brillaient ! L’ogre comptait les pièces comme on compte les moutons et le rythme était si régulier, si régulier, il s’endormit.

Jack sortit de l’armoire, empoigna le deuxième sac qui était plein et fila par la porte qui ne grinça même pas. Il courut sur la route toute blanche, glissa comme un singe le long de la tige, arriva  chez lui.

« Tu vois, Mamy, le vieux avait raison, ces haricots rouges étaient magiques ! »

Elle l’embrassa.

Pendant très longtemps ils vécurent richement avec ce trésor. Mais comme plus on n’en a plus on n’en dépense - même dans les histoires, eh oui - un jour il virent le fond du sac…

 

À demain

 

la gaillarde Conteuse

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Le jardin du 29 juillet

Publié le par Patricia Gaillard


Et voilà les haricots !! C’est toujours une merveille d’accueillir les haricots au jardin. Et cela me donne l’idée et l’envie de vous raconter une histoire si connue qu’on l’oublierait presque à force de chercher des contes exotiques. Il en est des contes comme des fruits, nous en oublions parfois nos bonnes vieilles variétés. Revenons donc à nos fondamentaux et voici, en quelques petits épisodes, le compte de Jack et de son haricot magique. Je vous présente là ma version, L’original étant un conte de Joseph Jacob dans english fairy tales publié à Londres en 1890.

La petite chanson est extraite de l’œuvre de John Dowland  (1562-1626)

 

My god, my god… Quel paresseux garçon ! Il s’appelait Jack, il vivait tout là-bas avec sa mère dans la campagne brumeuse autour de Londres, en Angleterre… Une maison misérable… Devant il y avait une vache, si on peut dire, une bête vieille, maigre, avec une mauvaise haleine et puis des pis tout secs. Et puis un bout de jardin, avec trois choux hirsutes.

Il était gentil, Jack, mais tellement paresseux… rêver, à ça, rêver il savait faire, des projets impossibles, des châteaux espagnols en plein cœur de l’Écosse. Un artiste peut-être, en attendant pas capable de rapporter trois sous, personne ne voulait l’engager. Le jour où commence mon histoire, il ne leur restait plus qu’une solution : vendre la vache.
« Demandes-en quand même quelques souverains d’or » dit la mère.

Jack partit au petit matin, la vache derrière lui. Ils allaient du même pas, n’ayant ni l’un ni l’autre très envie de marcher, mais les sous n’allaient pas tomber du ciel, quoique…

Au détour d’un chemin, un petit vieux racorni était assis sur une souche. Jack le salua, ils discutèrent un peu, le garçon parla de tirer quelques pièces d’or de sa vache au marché voisin. Alors le vieux, d’une voix tranquille comme si c’était parfaitement normal, lui proposa cinq haricots rouges contre sa vache.

« Cinq haricots, même rouges, contre une vache, même vieille, quand même, hoho faut pas exagérer ! »

Oui mais ces haricots, paraît-il, était magiques et plantés le soir, à la nuit tombante, au matin ils caressaient le ciel de leurs feuilles velues !

« Jusqu’au ciel Jack, jusqu’au ciel ! C’est comme je te dis ! »

Ah ce vieux, le savait-il ou pas, mais ces mots chatouillaient les rêves qui dormaient dans la tête de Jack. Jack tendit la main, le vieux y posa cinq haricots rouges bombés et luisants. Le garçon lui laissa la vache et s’en alla en chantant

 

Behold a wonder here

Love hath receiv’d His sight

Which Manu hundred years

Has not beheld thé light

 

Sa mère, l’entendant si joyeux, pensa qu’il avait fait une bonne affaire. Mais quand il lui conta son histoire, le vieux, les haricots rouges magiques et tout ça, quelle gifle elle lui retourna ! Elle ramassa les maudits haricots roulés au sol, ouvrir hargneusement la porte et les jeta dehors, dans le tout petit jardin misérable.

Jack, les joues en feu, le ventre creux, malheureux, s’endormit recroquevillé dans un coin sombre et crasseux de la cuisine.

 

À demain !

 

la gaillarde conteuse

 

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Le jardin du 28 Juillet

Publié le par Patricia Gaillard

Asplenium trichomanes(capillaire)
Polypode vulgaire


Je vous l’ai dit, je vais vous parler des fougères. Car ici la terre est argileuse, les vieilles pierres nombreuses, les rosées généreuses, la source ombreuse, une ambiance qui plaît aux Fougères. Une fougère choisit sa place, s’installe et reste... ou non. C’est une indépendante, une élégante. En compagnie de la linaire - dont il était question tantôt - elle surgit d’un trou entre les pierres où le vent et le ruissellement ont déposé un peu de terre. Elle est un exemple de sobriété et la petite humidité que garde sa mottelette de terre lui suffit longtemps.

Heureuse celle, qui peut comme elle, arriver à être belle, avec un tel minimum.

Je vous présente là les quatre variétés qui nous ont fait le plaisir de s’installer chez nous. Il en manque deux ou trois sortes, qu’on ne voit pas toujours, qui vont, qui viennent, des coquettes, que l’on admire quand elle daignent honorer notre lieu d’un séjour.

 

Les fougères sont les princesses du petit domaine…
 

Polystic - fougère mâle

 

Scolopendre -langue de cerf


la gaillarde conteuse

 

 

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