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LA BOÎTE DE PANDORE 3ème et dernière partie

Publié le par Patricia

LA BOÎTE DE PANDORE 3ème et dernière partie
une histoire de la mythologie grecque
version Patricia Gaillard

...Une nuit, après d’enivrants ébats, planant encore dans le tourbillon d’or de leur extase, ils virent la lune pleine éclairer leur demeure d’une vive argenture et la boîte de Zeus, sur une table de bois, qui soudain semblait luire de l’intérieur. Pandore se leva, enroba son joli corps blanc d’un fin vêtement de lin tissé. Epiméthée la suivit, ils se dirigèrent tous deux vers la petite table de bois précieux. Un oiseau au dehors chantait divinement dans le silence doux de la nuit. Pandore était torturée par la curiosité et elle possèdait, souvenez-vous, l’art de la persuasion. Epiméthée lui-même aurait bien aimé savoir - la curiosité n’étant pas réservée au genre féminin - il hésitait, elle argumentait, il craignait, elle souriait, on aurait dit Eve et Adam dans cette autre histoire, qui est un peu la même… Comme cette boîte était aisée à ouvrir ! Comme la lumière contenue était attirante ! Un secret qu’on découvre est délectable, croit-on, mais voilà que les maux par milliers surgirent de la boîte, tourbillonnant dans l’air tels des souffles damnés, poussant de sinistres mugissements de mégères, puis ils s’enfuirent par toutes les ouvertures vers le monde, comme vers une pauvre proie assurée. Pandore, anéantie, reposa vivement le couvercle, pour arrêter le grand flot noir de cette malédiction.
Mais tout était dit, tout était lancé, tout était perdu, le mal s’était répandu sur le monde…
L’espoir seul est demeuré sous le couvercle. Il reste le secret des dieux, mais il nous est prêté. Heureux celui qui sait en faire bon usage et sage celui qui sait le partager. C’est depuis cette nuit-là qu’il nous faut combattre nos maux. Mais dans cette tâche difficile, nous découvrons notre propre dignité et notre propre grandeur. Pandore, tout comme Eve, a libéré le monde de l’ignorance et elle lui a révélé un secret gardé par les dieux.
Elle a projeté l’humanité sur le chemin de l’accomplissement.

Je vous remercie de votre compagnie et vous dis à très bientôt, pour d'autres contes fabuleux !

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LA BOÎTE DE PANDORE 2ème partie

Publié le par Patricia

LA BOÎTE DE PANDORE 2ème partie
une histoire de la mythologie grecque
Version Patricia Gaillard

...Héphaïstos, qui avait pris plaisir à cette tâche de créateur, languissait de s’y remettre et il accueillit cette demande avec bonheur. Il pétrit donc la créature, la modela joliment, la fit cuire dans son creuset secret. Puis il appela quelques dieux qui se firent parrains et marraines pour la circonstance et qui parèrent cette femme de tous les dons nécessaires. C’est ainsi qu’elle reçut à parts égales : la beauté d’Aphrodite, le sens de la musique d’Apollon, l’adresse aux travaux du fil d’Athéna, l’art de la persuasion d’Hermès et la terrible curiosité d’Héra. Quant à Zeus , il lui offrit une des deux boîtes de terre rouge, lui disant, solennel : « Prends cette boite, c’est un présent de mariage, pour toi et pour l’époux qui te viendra. Elle est scellée, c’est un secret divin, surtout ayez bien soin de la laisser ainsi. » Et tous ensemble ils appelèrent cette créature neuve du nom de Pandore, qui signifie « parée de tous les dons. » C’était un temps où on ne négligeait rien et où chaque vie était riche de mille présents jaillis de la bonté des dieux. Puis, après l’avoir contemplée un instant, Zeus envoya la femme chez Prométhée, pressenti, on le devine, pour tomber sous son charme. Mais Prométhée, méfiant, se garda de ce piège magnifique et il conseilla à son frère Epiméthée d’en faire tout autant. Mais celui-ci s’éprit de Pandore à en perdre la raison et dès le lendemain ces deux-là s’épousèrent…

à demain, où la boîte sera ouverte en votre présence !

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LA BOÎTE DE PANDORE 1ère partie

Publié le par Patricia

LA BOÎTE DE PANDORE 1ère partie
une histoire de la mythologie grecque
Version Patricia Gaillard

Cette histoire nous vient d’un temps lointain, où les divinités encore nombreuses et variées possédaient les pouvoirs, les forces et les secrets. Zeus, le plus puissant d’entre eux, cachait dans sa demeure divine, deux boîtes de terre rouge. La première contenait les biens, la seconde renfermait les maux… La marche du monde était encore simple et ces deux boîtes scellées tenaient notre univers à l’abri des misères. Ce jour-là Zeus dans son Olympe fulminait, ce qui était banal, car il avait une houleuse nature. Cependant la raison cette fois était de taille : Prométhée, fils des Titans - celui-là même qui avait suggéré à Zeus de créer les hommes en un temps où seuls les dieux peuplaient l’univers - Prométhée s’était montré ingrat, car il avait volé le feu aux dieux pour le donner aux hommes. Et Zeus fulminait. Sa dense barbe brune et bouclée lançait des éclairs et ses yeux très profonds envoyaient sa divine colère en flèches assassines. L’Olympe entier en était tout secoué ! Une fois ressaisi, son esprit se mit à mijoter une vengeance. Il alla trouver Héphaïstos, le dieu-forgeron, lui demandant de créer une femme, de la même manière qu’il avait fabriqué d’innombrables humains d’argile, pétris longuement, fondus dans sa forge sacrée et surgis, vivants, de son antre clair-obscur de magicien, pour s’en aller peupler le monde...

je vous donne rdv demain, dans la forge d'Héphaïstos !

 

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MENSONGE ET VÉRITÉ 4ème et dernière partie

Publié le par Patricia Gaillard

MENSONGE ET VÉRITÉ
4ème et dernière partie
Conte traditionnel
Version de Patricia Gaillard
Parue dans la revue Auteurs Comtois n°7

gravure collection personnelle

...Ils s’envolèrent tous d’un coup dans un bruissement de plumes fripées, leurs rires résonnant dans l’obscurité, comme des lames coupantes.

Quand l’aube se leva, si rose, si calme, Vérité se pencha vers la source. Celle-ci lui offrit son eau, dans un flacon de cristal ciselé qui avait le don de ne jamais se vider. Vérité alors, dans sa large cape rosée, s’en retourna au monde.
Très vite elle entendit parler d’une princesse qu’un mal secret et mystérieux tenait depuis longtemps recroquevillée au fond d’un lit. Elle se fit conduire au chevet de la pauvrette, sortit de sous sa cape la fiole mystérieuse,  en versa quelques gouttes sur la jeune moribonde. Le mal aussitôt s’extirpa du corps comme une sombre vapeur.
Vérité en quelques jours devint célèbre, vénérée, couverte d’honneur et d’or, pour tout vous dire elle devint reine.

Un jour, le destin, qui non seulement a de l’humour, mais aussi une indéfectible mémoire, fit à nouveau se rencontrer Mensonge et Vérité. Quand Mensonge vit le regard vivant de Vérité et ses vêtements de reine, il s’effraya. Vérité lui raconta simplement la vérité : la force, la source, le chêne, les esprits de la nuit, le flacon de cristal. Mensonge ne perdit rien de ces précieux renseignements. Il se rendit plus tard dans le lieu décrit, puis attendit la nuit, perché sur le grand chêne. Il ne fut pas déçu : de grands oiseaux très noirs, avec de larges ailes, se posèrent par dizaines sur les branches feuillues des arbres d’alentour. Et comme chaque nuit, ils se racontèrent tous leurs tristes récits de noirs tourmenteurs.
Il parait que Mensonge manqua de discrétion, qu’on entendait bien trop sa respiration, qu’il avait une forte odeur de saucisson, qu’un bout de son manteau bleu nuit pendait le long du tronc. Bref, il fut remarqué, attrapé, tourmenté, tué, dépecé, dévoré de la belle manière, par toute cette horde hurlante de bêtes maléfiques.

Mensonge avait mis bien du temps, mais il s’était défait, de lui-même.

Vérité, qui était reine, le resta. Et l’on dit, vous l’avez sûrement entendu, qu’elle triomphe toujours…

Merci de m'avoir suivie jusque là, je reviens bientôt avec d’autres histoires. Que cette journée vous soit douce. Patricia 

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