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La poésie...

Publié le par Patricia Gaillard

Imaginez quelqu'un, les mains jointes en coquille avec une bougie à l'intérieur avec pour mission de traverser les siècles sans que la flamme s'éteigne.
je crois que cette flamme c'est la poésie
Ne faut-il pas poétiser la terre, la vie, les êtres ? Et s'émerveiller ?
L'émerveillement nous aurait gardé de bien des erreurs, alors que la morosité nous condamne
C'est dit, m'émerveiller sera mon dernier chemin, qu'on se le dise !

L'été et l'automne ont entamé un très gracieux pas de deux, dans le jardin, près de l'étang. Mais l'été, fragile, s'est tordu la cheville et il est étendu dans les zinnias dont il égaie encore les vives couleurs de son vêtement doré. L'automne lui, continue sa danse, seul, sans l'ombre d'un scrupule. Voyez son costume orange et gris, mouillé, brumeux, tout parfumé de champignons et de figues. Ses pieds son chaussés de mousses carminées et, bien que roulant sur les noix des chemins, le bougre tient un équilibre parfait.
Il va tenir la scène pour un grand moment.
Et nous voici devant un été plié, repassé, naphtaliné, et rangé déjà dans nos mémoires.
Un de plus sur la pile du temps.

Je vous z'embrasse !

la gaillarde conteuse

 

 

 

 

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LE PARADIS

Publié le par Patricia Gaillard

Les quatre au paradis
 

Un ange se posa sur la terre, chargé ce jour-là d’emporter quelques-uns d’entre nous pour leur faire découvrir, un instant, cet endroit aux cent noms, ce grand désir de l’homme : le paradis…

Il en choisit quatre, les posa dans les replis de sa toge nacrée, ils se retrouvèrent comme enivrés, on ne peut quand même pas être posé là sans être un peu estourbi… et ils montèrent ensemble dans les plis de cette robe, jusqu’à la septième voûte du septième ciel…

Tous les quatre furent pris d’une extase parfaite, qui est dans ce lieu un état ordinaire, mais nous sommes si peu prêts à demeurer en ce jardin qu’ils se trouvèrent bien vite revenus sur la terre.

Le premier d’entre eux perdit l’esprit d’avoir entrevu la merveille pure et termina ses jours à errer sur la terre où il ne trouvait plus sa place.

Le second, qui était de nature désenchantée, disait : j’ai rêvé, tout simplement, il ne s’est rien passé du tout.

Le troisième devint intarissable et chercha toute sa vie le moyen d’expliquer dans le moindre détail tout ce qu’il avait vu, s’égarant dans son discours.

Le quatrième était conteur. Il se retrouva chez lui, s’assit calmement près de sa fenêtre ouverte sur la nuit, les étoiles et les vents, c’est alors que lui vinrent des histoires.

Ils furent nombreux à venir l’écouter et la vie devint un peu meilleure.

 

Bonne journée à vous tous !
la gaillarde conteuse...

 

 

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L’été s’en va...

Publié le par Patricia Gaillard

L’été est une femme verte qui fatigue vers la fin d’août, sa chaleur lâche prise, se fait douce, devient courte, la nuit en profite pour rallonger un peu  sa course que l’aube termine par une rosée douce. 
Plus de mouches agaçantes pour se poser sur tout, les guêpes gavées de fruits trop mûrs dorment au hasard, où elles se posent. On sent peu à peu l’énergie qui s’épuise, tout est plein, rond, mûr, tout est généreux, un autre temps va pouvoir venir. Mais plus tard, plus tard, car la femme verte refuse l’échéance, elle freine des deux pieds, elle a encore à faire, elle n’a pas dit ses derniers mots, elle a encore des jours à tisser avant d’abandonner la place devant l’automne orange et rouge qui achèvera le travail. Quand les noix rouleront sur les chemins, quand les brumes auréoleront les matins, quand on verra, posés dans les jardins, en tas, les rondeurs flamboyantes des potirons, quand les figues se feront violettes et lourdes de sucre grenat, quand les noisettes tomberont dans l’herbe, s’entrechoquant comme des grelots, quand les pommes rouges et jaunes parfumeront les granges, alors cette dame verte se retirera, dignement. 
Elle ira dans ce monde où dorment les saisons, où elles reprennent vigueur, où elles préparent sans cesse leur éternel recommencement, pour le grand bien du monde. 

La gaillarde conteuse...

 

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LE TRÉSOR

Publié le par Patricia Gaillard

Certains évènements de la vie font que l'on peut se trouver "cloîtré" chez soi. Le champ extérieur, soudain rétréci, est parfois l'occasion de s'apercevoir que l'on est vaste, à l'intérieur.
Et l'on pense à "monastère", du latin monasterium et du grec monos... seul.
Un moine vit avec ses frères, il n'est pas seul, il est pourtant seul avec lui-même car retiré du monde. L'univers dont nous faisons partie est immense et nous dépasse, cet univers est cependant aussi en nous. Et allez savoir lequel des deux est le vrai...

Tout cela m'évoque évidemment une histoire

Celle de cet homme, qui vit dans sa maison, près de son figuier, au bord d'un champ. Chaque nuit il fait le même rêve, il s'en va, marche à travers son pays, arrive à la mer, prend le bateau, débarque en Egypte, va vers le Caire, voit un pont au pied duquel il creuse et trouve un trésor. Chaque nuit le rêve est le même.
Un beau matin il prépare son sac de toile, y met un pain et quelques figues et part vers son rêve. Il marche à travers son pays, arrive à la mer, prend le bateau, débarque en Egypte, va vers le Caire, voit un pont au pied duquel se trouve un mendiant, couché, guenilleux, édenté, qui regarde notre homme planté là et lui dit,
- "Que cherches-tu étranger ?
- Il me faut creuser à l'endroit où tu es, car je fais le même rêve depuis des lustres et je sais que là est un trésor."
L'autre, soudain ragaillardi, s'assied, rigole, pointe du doigt ce rêveur de merveilles et lui dit :
- "Ah, pauvre idiot, les rêves sont des rêves, rien de plus... Si je te disais que moi, chaque nuit, je rêve que je marche à travers l'Egypte, que j'arrive à la mer, que je prends le bateau et que je parcours un pays pour arriver devant une petite maison près d'un figuier. Je creuse alors au pieds du figuier et j'y trouve un trésor. Suis-je assez bête pour y aller ?
Les rêves sont des rêves, rien de plus. Retourne chez toi, ici, crois-moi, n'est aucun trésor."
Notre homme quitte le pont, il a dans les yeux une lumière de plus, il quitte l'Egypte, arrive à la mer, prend le bateau, marche à travers son pays et arrive devant sa maison, près du figuier. Il pose son sac, va chercher une pioche, et déterre le trésor du figuier.

Partir... revenir... rester... découvrir

Je vous souhaite de beaux voyages, proches ou lointains ils nous ramènent tous au pied du figuier

à bientôt !

La gaillarde conteuse...

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