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Votre calendrier de l’Avent - 3 Décembre

Publié le par Patricia Gaillard

Ce matin au courrier, nos filles nous envoient des présents alsaciens

 

Votre calendrier de l’Avent - 3 Décembre

 

Il me faut avant tout éclairer l’horizon. Je suis alsacienne depuis le moyen-âge. Je sais, je ne fais pas mon âge ;-)

 

Être alsacienne n’est pas chose anodine, car ce cher pays, bringuebalé durant des siècles d’un côté et de l’autre de la frontière, a fini par se tricoter une identité sûre et stable, être juste alsacien. Et rien n’est plus chaud que ce que l’on tricote soi-même...

Du coup traditions et légendes, gastronomie et habitats, se sont tous établis dans ce sens.

Je suis de ce pays d’Alsace. Tel un arbre étiré, mon tronc et mes branches sont ailleurs, mais mes racines sont dans son sol. Elles descendent profond dans le noir de la terre, puiser les mythes d’or qui nous font espérer. 

Je voudrais cet après-midi vous présenter un peu ce Noël alsacien, si rayonnant que les gens viennent très nombreux et du monde entier en cueillir la magie.
C’est par ici   https://youtu.be/TcO0MO18cbc

 

Que le calme silencieux de l’après-midi vous enrobe

 

la gaillarde conteuse

 

 

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Votre calendrier de l’Avent - 2 Décembre

Publié le par Patricia Gaillard

Dessins du givre sur une vitre, un matin de janvier 2018

 

Votre calendrier de l’Avent - 2 Décembre 

 

Aujourd’hui un froid couvercle blanc et vaporeux nous sépare du ciel. Je suis du nord, j’aime l’hiver, mon imagination s’y sent très bien, elle vagabonde alors en Russie, en Finlande ou plus proche, en Alsace, ma terre natale et y cueille mille éclats diamantins au creux des givres, qui sont à mes yeux et à mon cœur les miroirs de toute féerie.

 

Je vais aujourd’hui vous dire un conte russe. Si comme moi vous avez près de vous un thé qui fume et parfume, suivez simplement ses volutes dansantes, les yeux mi-clos et suivez-moi...

 

Suivez-moi dans cette vieille Russie des contes, dans une forêt de bouleaux, voyez cette isba aux couleurs vives, le toit hérissé de paille. C'est la demeure d'un homme qui s'appelle Dimitri. Sa femme est morte d'un mal étrange et il s'est empressé d'épouser sa voisine, Irina, car la solitude l'effraie bien trop. Il a une fille, Macha, qui s'est accommodée de la chose, a-elle le choix ?

Cette belle-mère, encore jeune, est jalouse de Macha et la traite durement. Mais la petite passe le plus clair de son temps au dehors, la nature lui tient lieu de mère et elle aime par-dessus tout l'hiver, difficile pourtant, mais si beau. Le gel, y a-t-il plus enchanteur que le gel ? Macha en est amoureuse et cet amour transforme sa triste vie. Si elle pouvait l'épouser et quitter cette isba, tout serait bien. Cette naïveté fait bien rire Dimitri et Irina. 

Un jour, qu'ils sont seuls dans la maison, Irina vient contre son mari, ses yeux sont langoureux, sa voix envoûtante, ses gestes doux "Dimitri, mon Dimitri, puisque ta fille aime le gel, va donc la lui offrir et tout sera bien."

Pauvre Dimitri, il ne trouve rien à redire, il prépare sa carriole, y pose un coffre avec les affaires de Macha. Celle-ci s'installe près de lui, enrobée d'un grand châle noir couvert de fleurs. Ils s'en vont. Il a neigé sur le paysage gelé et Macha est prise par le charme de cette vision blanche, qui la ravit. Ils sont maintenant dans le bois profond, il y a des hêtres et des chênes. Dimitri arrête sa carriole, dépose Macha et son coffre devant un chêne "Adieu Macha, je te laisse au gel, je viendrai voir dans quelques temps s'il est bien venu te chercher." Dimitri retourne chez lui, sans se retourner.

Macha s'assied dans un enchevêtrement de racines, elle serre son châle autour d'elle, elle est sûre que le gel viendra. Elle n’attend pas très longtemps, voilà qu’il arrive, plein de lumière, dans son long manteau de givre, son habit de cristal et son beau visage, sous un turban de neige irisée. Il se penche vers elle, la prend dans ses bras, la couvre d'une pelisse d'ours blanc, d'un bonnet de plumes de cygne, d'un châle de poussière de diamant, ils resplendissent ensemble. Alors il la soulève et se met à danser, l'entraînant dans son sillage bleu de glace, ils tournent tous les deux, formant une vague mouvante, immaculée, perlée de pointes d'argent et d'étoiles scintillantes. Macha est dans son rêve, dans la joie, dans l'amour. Mais la danse a une fin. Le gel repose Macha au pied de l'arbre, il a bien senti quel amour plein d’attente et d’espoir Macha a pour lui et il lui dit "Tu ne peux m'épouser, Macha, je suis l'esprit du gel, je ne suis pas un homme de ta terre" Puis il ouvre le coffre et d'un claquement de doigts l'ouvre et y dépose des vêtements de givre, de neige, d'argent, de diamant, de cristal, puis il le referme en souriant "Adieu Macha, voici mes présents pour ton mariage, reviens me voir, ne m'oublie pas..." Le voilà disparu, gracieux, tout comme il était apparu, laissant quelques éclats de verre sur la neige, devant Macha.

Et justement Dimitri arrive, étonné de trouver sa fille rose, fraiche, souriante. Et quelle tenue ! Où avait-elle donc été ? Macha, qui n’est pas très bavarde, ne dit pas grand-chose. Il la ramène à l'isba qui fume et où fulmine la belle-mère...

 

Macha épousera un homme de la terre, gentil, riche, fier de l'épouse aux robes surnaturelles. Ils seront heureux, elle l'aimera, vraiment, sans jamais pourtant oublier l'esprit du gel.
Celui-ci, assis dans un autre monde en compagnie de l'hiver et de la neige, regarde Macha et nous regarde tous, avec compassion pour nos méchancetés, nos errements, nos fragilités, nos folles passions et nos douleurs...

 

supportez joyeusement l’hiver

La poésie s’y tient enclose

Voyez ces givres éphémères

comme des miroirs qui se posent 

 

Patricia Gaillard, la gaillarde conteuse ! 

 

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Votre calendrier de l’Avent - 1er Décembre

Publié le par Patricia Gaillard


 

Votre calendrier de l’Avent 
1er Décembre 

 

Laissons de côté Pères Noëls en plastique, guirlandes clignotantes et cadeaux inutiles car, dites-moi, lequel de tous ces biens rassemblés pourrait valoir la force et la poésie de ces croyances que l’on dit désuètes ? Durant ce temps de l’Avent ouvrons nos yeux et nos oreilles véritables. Laissons palpiter nos cœurs dans ceux de nos ancêtres qui ainsi seront vivants. Nous partagerons avec eux ces rites sur la voie magnifique de l’émerveillement.

 

Durant les mois de l’année écoulée derrière nous, les esprits malfaisants étaient très surveillés par d’autres, bienveillants. Mais à présent nous voici au seuil de Décembre et pour se préparer au solstice d’hiver, les forces du bien doivent recharger leur nécessaire énergie. Elles partent pour un temps dans une espèce de retraite lointaine et invisible. Pauvres de nous ! Voilà que les puissances mauvaises sont livrées à elles-mêmes et nous font peur, même les bêtes sages et les plantes simples se tiennent soudain curieusement penchées. Les jours à venir seront chargés et mille précautions vont devenir utiles à la tranquillité de toute la création. Pour éloigner les êtres des ténèbres rien ne vaut la lumière : allumons donc tout ce qui s’allume : chandelles, rats de cave et bougie de l’Avent.

Aujourd’hui 1er décembre, fête de Saint Éloi. Celui qui était conseiller du roi Dagobert, et pas seulement dans cette fameuse chanson où il fait remarquer au roi sa culotte à l’envers. En plus de royal conseiller, il était aussi orfèvre, cela on le sait moins. Il est le patron de plusieurs corps de métiers. On invoque st-Eloi pour guérir les fractures.

Justement prenons garde, dehors il pleut et il neige, un mélange glissant…

Ne saisissez pas là une occasion de faire ricaner les esprits malfaisants

Je vous laisse méditer ces recommandations

 

À demain...

 

la gaillarde conteuse

 

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