Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Joliment construit

Publié le par Patricia Gaillard

Sur un volet rouge basque de l'étage de la maison, un petit début de nid de guêpe en terre. Une délicate construction en forme de volcan, terminée par un orifice parfaitement rond. 
En parlant de guêpes, nous en voyons très peu cette année. D'habitude au mois d'Août, les repas pris dehors sont perturbés par ces insectes et nos petits-enfants, quand ils sont là, les craignent beaucoup. Mais cette année pas de guêpes, malgré les prunes qu'elles adorent.


Ce n'est pas, pourtant, les rigueurs de l'hiver dernier qui les auront décimées ! 

Construisez

bien votre journée...
 

la gaillarde conteuse 

Partager cet article
Repost0

Une sérénade charmante

Publié le par Patricia Gaillard

La nuit descend doucement sur le potager. Dans le coin des aromatiques un grillon, animal nocturne, frotte ses ailes de tout son coeur dans l'air tiède du soir. Ses ailes sont pour lui un instrument de musique, mais elles ne lui permettent pas de voler. Sa musique a un sens que peut-être vous ne connaissez pas. Le mâle seul la produit, elle est stridente quand il tâche d'attirer les femelles, mais elle devient plus douce quand le moment est là de les courtiser. Le grillon est donc délicat. Et petit. Il mesure entre 2 et 5 centimètres et pèse entre 1 et 10 grammes. Oublions, je vous prie, qu'il contient deux fois plus de protéines que la viande rouge. Le dévorer, moi, jamais, comment dévorer un ami, laissez-moi encore rêver !

J'aime tant son chant qui berce notre sommeil une bonne partie de la nuit, montant du pré sous notre fenêtre

Cher grillon, ami de l'été, touchante sérénade

la gaillarde conteuse 

Partager cet article
Repost0

Les Mercredis de Colette 8

Publié le par Patricia Gaillard

Les Mercredis de Colette 8

L'écrivaine Colette fréquentait Claude Debussy, entre autres artistes de son temps. Elle nous le présente si bien, qu'il nous semble le voir et l'entendre, debout dans la pénombre tiède d'un petit salon du tout début du vingtième siècle. Colette avait une remarquable façon de parler des êtres et de leur nature. 
Écoutons-la...

Partager cet article
Repost0

Les Histoires du Lundi 5

Publié le par Patricia Gaillard


 

MAHAUT D’ARTOIS EN ARBOIS

 

Mahaut venait souvent dans ce château perché sur ces paysages sauvages qu’elle aimait. Elle y demeurait parfois longtemps enfermée, ne se montrant pas même aux ouvertures et se tenait secrètement près de ses cheminées. Une bibliothèque était le joyau de ce château. Dans ce temps  si lointain il y en avait si peu. La sienne était précieuse. Dans une chambrette lambrissée, bien sèche et confortable, les manuscrits étaient rangés soigneusement dans des coffres, pour protéger leur beauté unique et fragile. Un de ses préférés était un roman courtois «  Les voeux du Paon » de Jacques de Longuyon, ainsi qu’un récit des voyages de Marco Polo et une Bible magnifiquement enluminée, achetée à prix d’or.

L’or, bien sûr, ne manquait pas. Pas à elle.

Près du château était un hospice qui recevait des perdus, des malades, des miséreux. En ce temps-là les brasiers que contenaient les âtres et les fours  mettaient très souvent le feu aux boiseries et à la paille dont on garnissait les sols et le feu gagnait si vite qu’on a vu bien des êtres y mourir.

Cet hospice-là un jour, se fit dévorer par un incendie brutal. Tous ceux qui s’y trouvaient succombèrent après d’affreuses contorsions et des hurlements atroces. On dit que Mahaut assista à ce spectacle insoutenable du haut d’une fenêtre où elle se tenait immobile et très droite. Elle ne fit jamais rien pour envoyer de l’aide aux proies hurlantes qui s’effondraient, effroyables flambeaux ardents.

De retour près de l’âtre où le feu bien tenu ne menaçait en rien son repos tranquille, elle s’assit devant le pupitre où elle avait laissé ouvert le manuscrit qu’elle lisait. Elle s’y pencha, sérieuse, quand elle vit une traînée de voile blanc et poudré dans un recoin obscur. Une dame blanche se tenait là. À son allure Mahaut, impressionnée, reconnut tout de suite une dame surnaturelle, de celles qui courent sur les lacs et dans les bois, aux heures de la nuit. Elles sont nombreuses dans ce Jura sauvage et beau où les brumes opalines que tissent les aubes favorisent au matin leur retour vaporeux vers ces mondes d’ailleurs qui nous sont cachés.

Sans donner à Mahaut un instant pour parler, elle lui prédit un long corps de serpent… « Tu hanteras les lieux ruinés, les cabornes humides, les souterrains mystérieux, les eaux originelles. Tu y puiseras la force de la terre et des pierres. Le jour sera  trop clair à ton œil pénétrant, la nuit et sa moiteur recevront tes errances, tu garderas admirablement l’or du monde, enfoui pour l’éternité. Tu seras lumineuse, terrifiante,  ailée quand il faudra et ton œil merveilleux sera souvent guetté par l’avidité des hommes…  »

La Dame fit un simple geste d’une main et Mahaut devint Vouivre.

La Vouivre est donc parfois une dame condamnée à l’errance sans fin  

 

Patricia Gaillard - Contes et Légendes du Jura - éditions De Borée - 2007

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 > >>