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LA FIANCÉE DU GEL (russie) 1ère partie

Publié le par Patricia Gaillard

Nous allons faire comme les vieux feuilletons radiophoniques, épisode par épisode. Chaque histoire sera donc racontée en plusieurs jours.


LA FIANCÉE DU GEL - (russie)
1ère partie      (version de Patricia Gaillard)

Le thème de Cendrillon se retrouve partout dans le monde. Cette enfant - ou cette jeune fille - dont le père se remarie et que la marâtre n'aime pas. Celle qui suit en est un exemple de plus...

Pour la rejoindre il nous faut marcher un instant dans la forêt russe enneigée. Avançons sur ce chemin que l'on devine à peine, entre les mélèzes et les sapins. Voici un petit groupe d'isbas, ces maisons de bois peint, cachées dans les bouleaux. Dans une de ces isbas, un homme, Vladimir, est assis sur sa chaise, penché tristement vers le poêle en fonte noire qui ronfle. Il est veuf depuis deux mois et cette solitude est tellement difficile, surtout l'hiver...
Sa fille, Anna, balaie le plancher. Elle fait tout ce qu'elle peut la petite pour les travaux de la maison, pourtant son coeur aussi est lourd. Elle porte un grand tablier blanc brodé de fleurs et des bottes rouges. Des flammèches pointues sortent par le trou du petit couvercle rond et le vent mugit au dehors. Mais l'hiver, comme toutes les choses difficiles, a une fin et Vladimir, un beau jour de printemps remarque leur nouvelle voisine, une jeune femme blonde et ronde qui s'appelle Macha. On l'invite pour le thé. Macha et Vladimir papotent, se regardent, se plaisent. La noce se fait vite. Ils sont pressés. L'atmosphère change alors dans l'isba. Macha prend les choses en main, nettoie, cuisine, ramène dans la demeure l'ambiance que savent mettre les femmes. Anna n'a plus de place. Macha n'a pas d'ailleurs l'intention de lui en donner une, cette petite l'agace, avec son petit air triste et son silence. Et les mois passent, l'été arrive, puis l'automne et revoici l'hiver. Anna supporte de plus en plus mal l'aigreur grandissante de sa belle-mère. Heureusement il y a le gel qui pose partout dans la forêt son nacre et son argent. Anna est amoureuse du gel. Pour elle rien ne peut être plus beau que cette croûte irisée sous le soleil blanc du matin. Chaque jour elle met ses bottes rouges, son manteau de laine rousse et son grand châle pour fuir et aller le rejoindre. Bien sûr sa compagnie est glacée, mais au fond tellement plus chaude que la compagnie de Macha... 

la suite demain...

 

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HIVER

Publié le par Patricia Gaillard

HIVER

Il me semble l'avoir déjà dit ici en d'autres temps, j'aime l'hiver. Quand je vois le givre irisé sur l'herbe, tôt le matin, je ressens une espèce de transcendance. Mon enfance alsacienne y est probablement pour quelque chose. Nous dormions,ma soeur Gisèle et moi, dans une chambre sans chauffage - en ce temps-là les chambres étaient ainsi - et l'on sait la rigueur des vieux hivers alsaciens. Nous nous glissions le soir, sous le gros édredon de plumes, où ma mère avait pris soin de placer une brique chauffée longtemps sur l'unique poêle. Cette sorte de bouillotte rendait le coucher bien plus agréable et nous permettait de nous endormir délicieusement. On redécouvre actuellement les bienfaits d'une chambre froide sur la qualité du sommeil, nous n'étions donc pas si mal loties...
Au matin, quand le gros réveil sonnait  brusquement à nos petites oreilles, je filais, dans ma petite chemise de nuit, pour regarder, fascinée, les belles arabesques de glace que le grand froid avait lentement dessinées, à l'intérieur des vitres de la fenêtre ! Chaque matin le dessin était autre et je vivais cela comme une surprise et un cadeau. Ai-je jamais vu quelque chose de plus beau que cet art, mariage entre la nuit et l'hiver. J'en ai conservé un amour du gel, sous toutes ses formes.
Je vais donc, tous les deux ou trois jours, venir ici vous raconter un conte où le gel a une belle place. Ces récits seront alsaciens, russes, sibériens, danois, en tout cas du Nord, car là-bas le gel règne souvent. En russie, on dit qu'il est roi, qu'il galope durant les longues nuits d'hiver sur un cheval blanc, qu'il porte couronne blanche et manteau blanc... vous imaginez ?

Allez, je me fais conteuse du gel, et je reviens...
À demain pour entamer ces récits glacés qui réchauffent !

 

 

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L’an vieux... l’an neuf

Publié le par Patricia Gaillard

Bien sûr nous avons peu à peu donné au temps un sens probablement éloigné de ce qu’il est. S’il est.

Est ce une raison pour fuir nos traditions et nos embrassades sous le gui ? Je ne le pense pas, voici pourquoi je viens, avec grand plaisir, vous souhaiter tout simplement une bonne année. Une bonne année est une année qui contient dans son giron plus de joies que de peines, plus de rires que de larmes. C’est celle-ci que je vous souhaite, de tout cœur. Je voudrais aussi, ici, rendre hommage à ma chère amie conteuse Fiona MacLeod, qui a quitté cette terre le 31 décembre. Femme généreuse, attentionnée, gaie et facétieuse. Je n’arrive pas à parler d’absence et je dirais même qu’elle m’est plus proche que jamais.

Songez que nos morts ont quitté ce que la vie a de lourd, de confus et d’insaisissable, pour entrer soudain dans la grande conscience, la grande cohérence. Comment ne pas le percevoir, en visite gracieuse, au-delà de ce que l’on nomme la tristesse.

Voici ce que m’inspire la mort.

Je vous embrasse, vous tous que je souhaite gais et vivants !

Patricia

L’an vieux... l’an neuf
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