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43 résultats pour “Calendrier de l���Avent

Votre calendrier de l’Avent - 23 Décembre

Publié le par Patricia Gaillard

Votre calendrier de l’Avent - 23 Décembre 


Cette nuit du 24, toujours avant minuit – avec tout ce qu’il y a à faire, la soirée suffira à peine ! – vous chercherez une belle bûche de bois dans votre abri. Fourrez-la dans la cheminée ou dans le fourneau. C’est elle qui brûlera quand minuit sonnera et que les chants s’élèveront, si beaux. Au retour de la messe, prélevez-en les cendres que vous laisserez refroidir. Vous en mettrez un peu dans un sac, posé dans un coin du grenier ; elles protègeront la maison des incendies et des voleurs. Le reste de cette poudre grise et fine sera dispersé dans vos champs, pour en garantir la fertilité, mais que ce soit fait avant l’épiphanie, impérativement !

Les sorcières, c’est connu, fréquentent les églises. Elles ne sont pas les amies du diable, mais des tripoteuses de recettes secrètes. Il ne faut pas confondre. Si vous en soupçonnez une, de vous avoir jeté un sort, portez sur vous l’œuf d’une poule noire accompagné d’une dent et de quelques copeaux de bois. Elle sera confondue, cette créature, à chaque fois.

Toujours avant minuit, donnez à vos bêtes du bon foin parfumé et de la paille fraîche. Elles aussi vont sentir ces forces neuves qui pénètrent tout. Cette nuit, elles vont parler. Si vous en avez le temps, tâchez de les entendre, car leur avis sur notre monde doit être, il me semble, bien édifiant.

À minuit, exactement, vous entendrez des cloches s’éveiller dans de vieux villages engloutis ou dans des fonds de puits où elles ont été cachées jusqu’à l’oubli. Elles résonnent gravement dans tous le pays, pour rappeler un instant ces lieux disparus et muets…

Les bêtes noires qui rôdent dans les nuits alsaciennes de décembre, s’accrochent au dos de ceux qui tardent à rentrer chez eux. La cloche de l’angélus, dans le soir glacé d’hiver, a le don de chasser ces mauvais esprits. Jadis à Mietesheim, on avait fait couler une silberglocke, une cloche d’argent, pour la petite église. Elle avait sa manière d’appeler aux oraisons et chacun là-bas était très attaché à son beau son cristallin. Peu de siècles sont sans guerre, pauvres de nous, et quand elles arrivent tout est pris et fondu en canons. Les gens de Mietesheim, prévenus, décrochèrent en chœur leur chère cloche argentée et au bout d’une corde, la déposèrent au fond d’un puits très long. Elle y demeura tant et tant de temps qu’on l’oublia. Mais si les humains sont dotés d’une faible mémoire, les choses magiques en sont, elles, bien pourvues. Ainsi chaque nuit de Noël depuis ce temps-là, à minuit, avec toutes les cloches enfouies de la région, la silberglocke de Mietesheim lance son beau son cristallin, comme celle de Ballersdorf, des chartreux de Molsheim, des templiers de Bergheim, et celle, si mélancolique de ce village de Usswiller, dépravé, maudit et englouti sous des eaux maléfiques, ainsi que celles de Walbertswiller et de la chapelle saint Marx de Riedisheim, toutes deux merveilleuses, car elles s’entendent et se voient !

Toutes ces cloches, vous ne les avez jamais entendues, et pour cause ! Seules les oreilles pures des enfants y ont accès, il vous faudra partir à la recherche des vôtres… d’ici décembre prochain, vous avez un peu de temps !
Et tandis qu’elles sonnent, des trésors enfouis, gardés par des fées, voient soudain leurs portes claquer dans les souterrains. Ils demeurent alors un instant ouverts, visibles et livrés aux hommes. Mais sachez qu’il faut s’emparer de ces richesses nues avant que ne tombe le dernier des douze coups, sans quoi, il vous reste à passer une année avec ces dames, jusqu’au Noël suivant, ce qui peut être une sacrée expérience.

Mais il faut l’oser
belle journée

la gaillarde conteuse 

 

 

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Le jardin du 28 Novembre

Publié le par Patricia Gaillard

 

 

Le jardin du 28 novembre

 

C’est demain Dimanche 29 novembre, quatrième Dimanche avant Noël, que commence le temps de l’Avent. Et non le 1er Decembre, comme pourraient nous le faire croire les calendriers de l’Avent de nos enfants. 

L’avent : du latin adventus : arrivée, comptabilise les semaines qui mènent à la naissance de Jésus.  Cette période et cette couronne, choisies par les religions chrétiennes comme symboles de l’attente de cet avènement, revêtent aussi un sens symbolique païen, simplement lié aux cycles de la nature et à la marche vers le solstice. La forme ronde représente le soleil, le rouge évoque le feu donc la lumière, le chiffre quatre symbolise les quatre périodes de la vie, les quatre points cardinaux et les quatre saisons. Le vert de la végétation parle de l’espoir que l’on place dans les longs mois austères de l’hiver. La lumière et le végétal, le rouge et le vert, sont censés nous protéger des esprits obscurs et malfaisants. 

Demain, dès le matin, je plongerai dans la brume pour trouver des baies d’aubépine, de lierre et d’églantine qui accompagneront l’osier, les branches rouges de cornouiller et de conifères ainsi que les quatre bougies, dont deux vertes et deux rouges. Tout cela deviendra notre couronne de l’Avent de cette année.

Je reviendrai lundi pour commencer à vous parler de mille manières de cette période qui commence demain et qui va s’étirer jusqu’au 6 Janvier, car demain, vous le savez, est le jour d’Alexandrine et de ses douze pieds !

Qu’on se le dise...

 

Que le soleil vous chauffe, car les jours à venir vont vous faire frissonner !

 

la gaillarde conteuse

 

 

pour retrouver tous les textes d’Alexandrine de Césure, c’est par ici 

http://www.patricia-gaillard-conteusesauvagedumerveilleux.com/tous-les-dimanches-d-alexandrine-de-cesure.html

 

 

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Votre calendrier de l’Avent - 9 Décembre

Publié le par Patricia Gaillard

Me voici donc pour vous parler du sapin, cet arbre que nous plaçons au centre de cette fête de Noël. Qu’il soit grand ou petit, véritable ou non, on peut dire qu’il est dans tous les foyers, toutes les écoles et toutes les villes de notre civilisation occidentale. Il est devenu de nos Noëls le symbole premier.

Le sapin était déjà sacré chez les celtes. Pour eux chaque essence d’arbre était liée à un mois lunaire et Décembre était le mois de l’épicéa, arbre de l’enfantement, de l’espoir sans cesse renouvelé, de la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la victoire de la vie sur la mort. Les celtes considéraient le 24 Décembre comme jour de la renaissance du soleil.

Dans le culte gaulois, la déesse Druntia, qui séjournait dans les sapins, protégeait les druides.

Lors des naissances, les grecs eux, invitaient la déesse Artémis et son arc d’argent et ils brûlaient tout autour de la pièce des rameaux de sapin.

Chez les romains aussi, pendant les fêtes de Saturne du 17 au 24 Décembre, les maisons étaient décorées de branches de sapin et, coutume étrange et sympathique, les esclaves prenaient la place des maîtres et les maîtres la place de leurs esclaves.

Le sapin, arbre de vie, rappelle Adam et Eve en paradis. L’histoire dit qu’en quittant cet Éden avec sa compagne, Adam a ramassé trois graines de sapin. À sa mort, son fils Seth a enterré ces semences avec le corps de son père. Un arbre en est né, c’est son bois qui a donné le bâton de Moïse, et la croix du Golgotha.

 

Cet arbre  pris une place importante dans nos maisons à l’époque de Noël. Et cela perdure encore de nos jours, bien qu’il soit remplacé, de plus en plus souvent par le sapin en plastique, symbole, lui aussi, en quelque sorte, de notre triste séparation d’avec la nature.

Autrefois, en Alsace, le sapin était placé dans la maison deux ou trois jours avant Noël et il était surtout religieux. À la pointe du sapin on mettait la plus belle pomme rouge du verger, cette fameuse pomme de la tentation. Puis on accrochait des hosties blanches au bout des branches, pour rappeler qu’il y a un pardon pour tout, finalement. On continuait avec de nombreuses pommes minuscules, rouges et frottées, qui devaient faire un bel effet à la lueur des feux de cheminée. On terminait ces décorations avec des fils d’argent, cheveux des anges, puis avec des étoiles et des lunes de sucre.

Le firmament tout entier se trouvait alors là, au cœur de la maison. Et c’est près de lui, chaque soir de Décembre, après le repas familial et avant le coucher des enfants, que le père de famille prenait le livre des saints, parfois enluminé, et lisait l’histoire de celui du jour, dont le récit faisait faire à chacun un beau voyage, pendant que le vent du dehors mugissait et poussait le froid sous les fentes des portes.


Mon beau sapin, roi des forêts, que j’aime ta parure...

 

Que cette journée de Décembre vous soit douce

 

la gaillarde conteuse

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Votre calendrier de l’Avent - 5 Décembre

Publié le par Patricia Gaillard


 

Demain 6 Décembre c’est la St-Nicolas. Si je vous en parle aujourd’hui, c’est qu’on le fête souvent aussi le soir du 5, et donc ce soir. 

Le bon st-Nicolas était jadis un évêque au grand cœur. On connaît un peu son origine: né en Lycie, dans le sud de la Turquie, au IIIè siècle de notre ère, il fut très vite orphelin de parents morts de la peste. Ses ossements, demeurés à Myre jusqu’au XIè  siècle, furent finalement rapatriés en Italie. Et de son tombeau - dit-on - suinte une huile précieuse et souveraine qui guérirait les rhumatismes.

Ce qui caractérise st-Nicolas est sans nul doute sa bonté. On lui a attribué des miracles nombreux qui lui ont valu quelques oratoires. À Ballersdorf on raconte que chaque année, le soir du 5 Décembre, saint-Nicolas nous vient du ciel par un très long fil d’argent et qu’il s’en va récompenser les enfants. On murmure que certains soirs, on le voit près d’un feu magnifique en compagnie de saint-Martin. Ils forgent ensemble l’argent des pauvres.
Le plus connu de ses prodiges est celui des trois enfants, sauvés d’un saloir de boucher où ils marinaient, découpés en morceaux. Ce fameux récit est devenu une légende puis une chanson.

En Alsace on fête Saint-Nicolas le 6 décembre, et dignement. Ce soir-là les enfants reçoivent des  pains d’épices à l’image du saint et la famille réunie mange des brioches en forme d’enfants que l’on appelle des manalas, trempés dans de grands bols de chocolat chaud.

Quand j’étais toute petite, ce fameux soir, j’entendais à Mulhouse dans les rues de mon quartier, le son aigrelet d’une clochette. Je savais, comme tous les enfants, que c’était saint-Nicolas avec son manteau blanc qui circulait par les rues pour récompenser ceux qui avaient été sages. J’étais une enfant somme toute agréable, mais comment pouvais-je être tout à fait sûre d’avoir été sage comme il le fallait ? Je me souviens très bien de l’inquiétude enveloppée de fascination qui m’étreignait alors, car l’existence de ce personnage ne faisait pour moi aucun doute ! De plus on le disait accompagné du père fouettard, qu’on appelait le Hans Trapp. Celui-ci était une vieille figure de cruauté venu du fond du XVe siècle. On le disait mauvais, voleur et sorcier, tant et si bien qu’il s’en trouva excommunié. Alors, comme pour achever cette déchéance, il devint dévoreur d’enfants. Mais devant tant de noirceur l’au-delà s’en mêla, ce qui est rare, et le foudroya. Il entra alors dans la légende sous la forme de cet ogre sombre, soumis à ce saint voyageur, et qui, dans les croyances, terrifie les enfants, qui soudain trouvent absolument terrible de n’avoir pas été toujours gentils.

Pauvres craintes enfantines qui demeurent dans nos mémoires...

En Alsace, la phrase der Hans trapp kommt ! ( le Hans Trapp arrive ! ) résonnait comme un tonnerre et  faisait trembler les plus insolents.

 

Je ne pourrais pas dire

de tous ces souvenirs

si c’est leur charme ou ma peur

qui me reste dans le cœur

 

la gaillarde conteuse

 

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