Votre calendrier de l’Avent - 9 Décembre
Me voici donc pour vous parler du sapin, cet arbre que nous plaçons au centre de cette fête de Noël. Qu’il soit grand ou petit, véritable ou non, on peut dire qu’il est dans tous les foyers, toutes les écoles et toutes les villes de notre civilisation occidentale. Il est devenu de nos Noëls le symbole premier.
Le sapin était déjà sacré chez les celtes. Pour eux chaque essence d’arbre était liée à un mois lunaire et Décembre était le mois de l’épicéa, arbre de l’enfantement, de l’espoir sans cesse renouvelé, de la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la victoire de la vie sur la mort. Les celtes considéraient le 24 Décembre comme jour de la renaissance du soleil.
Dans le culte gaulois, la déesse Druntia, qui séjournait dans les sapins, protégeait les druides.
Lors des naissances, les grecs eux, invitaient la déesse Artémis et son arc d’argent et ils brûlaient tout autour de la pièce des rameaux de sapin.
Chez les romains aussi, pendant les fêtes de Saturne du 17 au 24 Décembre, les maisons étaient décorées de branches de sapin et, coutume étrange et sympathique, les esclaves prenaient la place des maîtres et les maîtres la place de leurs esclaves.
Le sapin, arbre de vie, rappelle Adam et Eve en paradis. L’histoire dit qu’en quittant cet Éden avec sa compagne, Adam a ramassé trois graines de sapin. À sa mort, son fils Seth a enterré ces semences avec le corps de son père. Un arbre en est né, c’est son bois qui a donné le bâton de Moïse, et la croix du Golgotha.
Cet arbre pris une place importante dans nos maisons à l’époque de Noël. Et cela perdure encore de nos jours, bien qu’il soit remplacé, de plus en plus souvent par le sapin en plastique, symbole, lui aussi, en quelque sorte, de notre triste séparation d’avec la nature.
Autrefois, en Alsace, le sapin était placé dans la maison deux ou trois jours avant Noël et il était surtout religieux. À la pointe du sapin on mettait la plus belle pomme rouge du verger, cette fameuse pomme de la tentation. Puis on accrochait des hosties blanches au bout des branches, pour rappeler qu’il y a un pardon pour tout, finalement. On continuait avec de nombreuses pommes minuscules, rouges et frottées, qui devaient faire un bel effet à la lueur des feux de cheminée. On terminait ces décorations avec des fils d’argent, cheveux des anges, puis avec des étoiles et des lunes de sucre.
Le firmament tout entier se trouvait alors là, au cœur de la maison. Et c’est près de lui, chaque soir de Décembre, après le repas familial et avant le coucher des enfants, que le père de famille prenait le livre des saints, parfois enluminé, et lisait l’histoire de celui du jour, dont le récit faisait faire à chacun un beau voyage, pendant que le vent du dehors mugissait et poussait le froid sous les fentes des portes.
Mon beau sapin, roi des forêts, que j’aime ta parure...
Que cette journée de Décembre vous soit douce
la gaillarde conteuse