CONTEUSE-ÉCOUTEUSE

Publié le par Patricia Gaillard

Quelqu'un m'a appelée, pour raconter à des personnes âgées. Ce jour-là, comme par une soudaine intuition, je me suis dit "et si au lieu de raconter, j'écoutais ?"
Et c'est aussi simplement que cela que cette aventure a commencé.
Je ne savais pas alors que les anciens avaient tant de choses à dire, qu'ils rajeunissaient quand ils évoquaient le temps jadis, qu'ils pouvaient avoir les yeux tellement rieurs et pétillants à l'évocation des farces de leur jeune temps.
Je ne savais pas alors à quel point tout ce que l'on a vécu est là, que tous les souvenirs sont pliés et rangés dans l'armoire de la mémoire et qu'un mot, un objet, une odeur en réveille un, puis deux, puis cent.
Quels bons moments nous passons ensemble à causer de ce qui a été. Leur parole est si vivante et si précise que parfois, quand je repense à leurs récits, il me semble que ce sont des images qu'on m'a montrées.
Ils racontent le beau et le laid presque avec le même ton, avec juste une pointe de joie ou de tristesse et ils disent souvent cette petite phrase qui n'a l'air de rien, mais qui est sûrement une sagesse simple : "C'est la vie..."
Lorsqu'on se quitte, ils semblent se réveiller de quelque chose. Eh oui, il faut bien revenir ici et maintenant.
N'empêche, ce petit voyage en arrière, ça requinque !

La jeune femme et le jeune homme qu'ils ont été ne sont pas restés dans le temps, ils sont toujours là, toujours jeunes, cachés derrière ces visages vieillis.
La vieillesse n'est sûrement qu'une apparence...

Patricia la conteuse-écouteuse

 

 

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E
J'ai encore ma tante et mon oncle nés en 1930, ils vont très bien, pas gâteux du tout. Je les aime car ils sont la mémoire vivante de ma famille. Mon père est décédé et était fils unique. Ma mère est décédée et n'avait qu'une soeur. Ses cousins et cousines sont décédés aussi. Bonne soirée.
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