LA BOULE DE CRISTAL partie 1

Publié le par Patricia Gaillard

LA BOULE DE CRISTAL
1ère partie
Un conte collecté par les frères Grimm
Version de Patricia Gaillard

C'était une vieille femme magicienne, de celles qui laissent un voile sombre derrière elles. Elle possédait une baguette creuse où dormaient les restes secs de quelque créature fabuleuse. Elle avait un pouvoir très grand, c'était une inquiétante. Si elle était magicienne, elle était mère aussi, mais bien moins. D'ailleurs sa grande crainte était que ses trois fils puissent lui voler un jour son art. Et à mesure qu'ils grandissaient, cette inquiétude en elle grandissait. Elle se décida donc à prendre des précautions.

Elle partit un matin, c'était à peine l'aube et chercha son fils aîné qui déjà chassait. Elle se cacha derrière un arbre, proféra de curieuses paroles, tout en faisant avec sa baguette des mouvements précis. Alors le garçon sentit tout son corps se répandre comme une pâte molle, puis se remodeler et devenir un aigle qui s'éleva tout là-haut, où nous n'irons jamais.
Contente de ce succès, elle se mit en recherche de son second fils et le vit, sur une barque fragile, qui pêchait dans la mer. De quelques incantations ficelées comme il faut, elle fit de lui une baleine dans le profond des eaux.
L'un était tout là-haut, noble mais dans l'air, l'autre était tout en bas, puissant mais dans l'eau... Pour le troisième, encore jeune, elle attendrait un peu, mais elle savait déjà qu'elle en ferait un loup. Mais celui-ci avait tout vu, tout entendu et épouvanté d'avoir vu ses frères propulsés ainsi dans des mondes étrangers, il craignit pour son humanité.
Il lui fallait fuir absolument, il s'en alla donc, de nuit, secrètement. Mais il lui fallait décider d'une route à prendre...

Soudain quelque chose lui revint en mémoire, une histoire, une belle histoire, qu'il avait entendue. Elle parlait d'un château, le Château du Soleil d'or, où une femme prisonnière espérait un sauveur. On disait que plus de vingt jeunes hommes étaient partis pour cette quête et que tous y avaient trouvé la mort.
Mais lui, qui venait de sauver sa vie de la métamorphose, ne fut pas  effrayé de la mettre en péril. Il chercha, chercha, suivit tous les vents, essaya toutes les directions, ne trouva jamais rien. Les gens à qui il demandait sa route n'avaient jamais entendu parler de ce château. Il finit par douter, il était épuisé, il vit une forêt silencieuse et douce, son ombre était tentante, il y entra...

à demain...

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