un voyage pas ordinaire (jour 5)
JOUR 5
illustration collection personnelle
Chers voyageurs, il nous faut quitter ces lieux. J’espère que chacun gardera en mémoire une de ces passionnantes créatures...
Sautez sur le tapis, nous allons décoller. Vous avez faim ? Je m’en doutais. Mes amies du cercle de fées, qui connaissent de la nature les secrets gustatifs, m’ont confié un panier. Découvrons ensemble son singulier contenu :
Terrine de plantain aux airelles, tapenade de prunelles aux orties, crottes de lièvres en coques de chocolat blanc, compote d’amanite tue-mouche relevée d’une giclée de cette absinthe si bien nommée “fée verte”. Le tout sera arrosé d’un Pisse-dru des forêts et d’un sang de sureau aux reflets d’escarboucle...
Ne faites pas la grimace et ayez en ce jour le palais tolérant ! Considérez la chance que vous avez de savourer ces préparations fines, ce qui n’est pas donné au commun des mortels. Ces dames nous ont gâtés, il faut y faire honneur.
Oh mais, surtout ne touchez à rien, pas encore ! Je referme ce panier, nous n’allons pas manger comme ça, bêtement, en volant. Ces nourritures méritent que nous prenions le temps. Je vous ai donc prévu un bel arrêt pique-nique, dans une demeure cachée, hautement mirifique. Regardez sous vos pieds et voyez ce château. Nous y serons chez nous, j’en ai reçu la clef. Quelques nappes de lin y garnissent d’interminables tables, et des chandeliers aux flammes frémissantes seront notre clarté. Quelques araignées tisserandes décorent les plafonds de leurs toiles de maîtres, et les chauves-souris font, d’un vitrail à l’autre, un ballet gracieux de papillons noirs. Est-il hanté ? Bien sûr ! Pour qui donc me prenez-vous...
Vacances surnaturelles, je vous avais bien dit. Voyage pas ordinaire.... Esprit es-tu là ?
Nous nous posons, la grande porte est ouverte. Amis, entrons.
À DEMAIN...
la gaillarde conteuse