L'ÉTÉ DES MYTHOLOGIES - Egypte antique - 13

Publié le par Patricia Gaillard

L'ÉTÉ DES MYTHOLOGIES
Egypte antique
13

Anoupou versa ce breuvage dans la bouche entrouverte de Bitiou...

 

Celui-ci tressaillit de tout son corps, son coeur retrouva sa place, un sang neuf et fort inonda toute sa chair, il devint grand, fort, large et noir, à son front était une tache blanche triangulaire, sur son dos se déployèrent largement deux ailes d'aigle et sur sa langue on pouvait voir l'image d'un scarabée. Il était devenu APIS, le taureau sacré. Il fit monter Anoupou sur son dos. Quand ils arrivèrent au palais de pharaon, on leur fit des fêtes, pendant des semaines et des semaines sur la terre entière d’Egypte, pour fêter ce miracle. Un soir APIS entra au harem, s’adressa à la favorite et se fit connaître. Dans la nuit, après la joie roulée dans les grands draps de lin, elle dit à pharaon :
"Si tu écoutes les dieux, écoute-moi, sacrifie cet APIS et offre-moi son foie et ses deux reins." (ça nous rappelle une histoire, hein ? une histoire de chez nous, vous voyez, l’imaginaire des hommes, quel que soit le lieu, quel que soit le temps, vient et court de la même source)
Pharaon l’écouta. On fêta APIS longuement, royalement, mais on l’égorgea. Deux gouttes de son sang tombèrent de part et d’autre de la porte décorée de lapis-lazuli du palais du roi, deux Perséas poussèrent là, spontanément, un de chaque côté. On les vénéra, on leur fit mille offrandes, le roi se mit debout sous le premier, la favorite sous le second, le Perséa, dans un bruissement de feuilles, à son oreille se fit connaître – plus tard, toujours à ce moment si bien choisi, la favorite dit à pharaon :
"Si tu écoutes les dieux, écoute-moi ! coupe les deux Perséas !

pharaon l’écouta, mais un mince copeau de bois sauta dans la bouche de la favorite, qui l’avala et conçut un enfant. Plus tard elle mit au monde un prince, on lui donna des nourrices, des remueuses pour le bercer, des danseuses pour l’éduquer, les sept Hators se penchèrent sur son lit, mais elles restèrent muettes, car ce prince était le bois du Perséa, qui était le sang du taureau, qui était Bitiou métamorphosé.
Ce n’était pas une naissance, c’était une renaissance, c’était un OSIRIS.
Il régna vingt ans sur l’Egypte, et je suis prête à parier qu’il avait tout pour séduire, et épouser et concevoir des héritiers.

 

et le papyrus termine ainsi :
 

Il est fini en paix ce livre écrit par le scribe Enanah
quiconque parle de ce livre, que Thot guide son pas

 

Moi j’ajoute : cette histoire longue est terminée, posez-la dans le panier de jonc où repose votre cœur et laissez-la chanter

Adaptation de Patricia Gaillard - conteuse

 

À DEMAIN !

la gaillarde conteuse...

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