Le jardin du 11 Mai

Publié le par Patricia Gaillard

« Si hortum in bibliotheca habes, deerit nihil »
«  Si tu possèdes une bibliothèque et un Jardin, tu as tout ce qu’il te faut »
Cicéron

Dès ce 11 Mai, la nature va découvrir que sa joie n’était que provisoire…

Ce matin au potager, on pourrait se croire dans un hammam, tant l’humidité tiède enrobe tout. Il a plu toute la nuit et dans le champ de mon voisin, semé de maïs, il y a de grandes flaques. On sent le soleil derrière cet air opaque qui surprend les oiseaux et la fine libellule, car ils n’ont pas encore vraiment quitté la torpeur de la nuit. Les plantes sont couvertes de gouttes argentées, les branches du cornouiller touchent presque le sol à force d’eau et ses fleurs couleur d’ivoire semblent luire dans ce paysage laiteux. Les fraises rougissent, envers et contre tout, c’est leur travail. Les fèves et leurs larges feuilles ont pris soudain un coup de vieux et sont étrangement penchées vers la terre. Les petits pois sont contents et grimpent joyeusement sur les branches tordues qui leur servent de tuteurs. Le soleil, oui, d’accord, mais comme ils ont aimé cette grosse pluie ! 
Les petites pêches semblent faites de velours vert pâle, comme celui qui recouvre certains fauteuils voltaire. La terre, gorgée d’eau, est devenue terre de sienne brûlée, dirait cet ami peintre qui était venu autrefois, tout un mois de septembre, fasciné par les diverses sortes de potirons, leurs verts, leurs rouges et surtout tous leurs tons d’orange. Il en avait fait une vingtaine de toile. Je le vois encore, derrière un joli rideau de zinnias et de dahlias, avec chapeau de paille et chevalet, des après-midi entières. 
Certaines images restent
Surtout dans les jardins…

À bientôt !

 la gaillarde conteuse...

 

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