Le jardin du 3 Juillet

Publié le par Patricia Gaillard

Le jardin du 3 Juillet 

Bien sûr la majeure partie du temps les petits événements du jardin sont agréables. Des étonnements devant des semis germés, de jeunes fruits ou légumes qui arrivent, de belles feuilles luisantes et vert tendre. Mais il y a aussi les jours sans, et hier a été de ceux-là car mercredi soir le ciel s’était brusquement noirci, un noir lugubre, violet, menaçant. Puis un grand vent s’était levé. Les branches du grand noyer du voisin, avec leurs larges feuilles,  semblaient d’immenses voilures battues par un incroyable souffle et notre beau sapin était secoué de haut en bas, comme une simple brindille. Et puis de lourdes gouttes se sont mises à tomber, éparses, puis de plus en plus serrées, tombant fortement en plic-ploc éclaboussants. Ça n’a pas duré longtemps. Un gros orage. Mais hier matin au jardin, ouaille, que de surprises. Le plant le plus beau, qui portait trois petites courgettes, était cassé net à la base. Il n’en restait plus qu’un moignon misérable… Nos tendres salades étaient collées à la terre, tachées de boue brunâtre, en paquets. Les arbres secoués avaient perdu une multitude de feuilles, brindilles, graines, qui jonchaient le sol mouillé et sale. La passiflore, cette si gracieuse grimpante, était couchée sur la terre. Même avec une ficelle et de bonnes intentions, je n’ai jamais réussi à lui rendre sa grâce naturelle et elle semble maintenant un gros bouquet, pendu lourdement à un clou. 
Dans ce charivari, les limaces sont ravies, les bougresses ! 
Et puis un gros groupe de doryphores a réinvesti les charlottes. Mais si. 
Et puis madame la taupe n’a pas abandonné la place. Ça va mal finir… 
Le jardinier doit avoir dans sa poche, près du couteau et du mouchoir, une dose de constance pour accepter, sans perdre son sourire, les aléas du potager. 

La gaillarde conteuse 

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