Le jardin du 2 Août
Le jardin du 2 Août
Aujourd’hui, faisons un tour de potager. Une chaleur écrasante a régné toute la journée d’hier et, cette nuit, un orage a brusquement tout arrosé, secoué, malmené. Ce matin une fraîcheur humide propose un repos.
Tout soupire...
Jaune, rose, orange, noire, immense, minuscule, ronde, longue... la tomate est une rigolote qui jongle avec les couleurs et les formes. Elles sont parfaites ici cette année, les tomates, pas une tache, pas une fente et une bonne conservation. Parfaites ! Mon cher jardinier a fait ses premiers semis d’automne, carottes et betteraves. Il faudra terminer la récolte de pommes de terre. Les haricots produisent fidèlement et d’autres donneront dans un mois. Près d’eux, deux pieds de courgettes et un pied de concombre sont déjà installés pour la fin de la saison, lorsque les premiers seront épuisés. Quant aux cornichons ils pratiquent l’art du camouflage. À chaque cueillette on en découvre de très gros qui ont réussi à échapper à l’œil pourtant attentif du jardinier. Mais vert sur vert sur vert, ce n’est pas commode ! Les concombres, courges butternut et potimarons courent, courent dans l’herbe avec un plaisir quasiment perceptible. Les céleris-raves et branches déploient leur feuillage découpé, vert sombre, rutilant, qui ne semble même pas souffrir de la chaleur, pourtant terrible les après-midi. Les chicorées Witloff sont belles, leur feuillage est taché de rouge, comme si elles essayaient de s’assortir aux betteraves qui sont tout près d’elles. Ces dernières, lavées, brossées et enveloppées de papier sulfurisé, mitonnent quatre heures dans un four à cent-vingt degrés. Elles conservent ainsi tout leur jus et sont particulièrement savoureuses. Pas loin d’elles, les carottes ne cèdent pas, elles, rien ne les influence et leur fanes sont vertes, vertes, vertes. L’oignon, l'échalote et l’ail, récoltés, laissent libres des plates-bandes qui recevront les engrais verts, dont je vous parlerai plus en détail un de ces jours, car le sujet mérite qu’on s’y attarde un peu. Chez les aromatiques la mélisse a terminé son impressionnante floraison. Elle est devenue immense, part dans tous les sens et recouvre du coup toutes ses congénères, il va falloir que je m’occupe d’elle très vite et que sa taille soit sévère ; voilà bien un mot que je déteste ! Les salades sont dans les châssis, sous le cerisier qui leur prodigue - les chanceuses - l’ombre nécessaire à leur survie.
L’été avance dans le temps
Parfois gracieux, parfois grinçant
Toujours généreux cependant
De fruits, de pluies, de chaud, de vents
La gaillarde conteuse