Le jardin du 7 Août

Publié le par Patricia Gaillard


Si ce jardin est merveilleux et que chacun qui le voit s’étonne, c’est que le mariage entre le jardinier et sa terre est ici idéal et je voudrais ce matin leur rendre hommage car nous sommes en un temps qui semble le divorce de l’homme et de la nature et qu’une union harmonieuse mérite d’être contée...

Mon époux jardinier a fait du sol de ses ancêtres un monde parfait de terre, de pierres, d’arbres et d’eaux. Il a une fine connaissance de tout ce qui le compose et de tout élément animal, végétal, minéral qui le traverse ou le visite.

Ici aucun jour de l’année ne voit le jardin sans son jardinier. Celui-ci soigne, sauve, soulage, taille, surveille, cueille, travaille, remercie, désespère, s’émerveille, sue, accepte, patiente,  reçoit, endure, comprend, respecte. De cette longue histoire du jardin et du jardinier, de l’or a posé peu à peu sur tout sa magnificence et voilà un lieu où l’homme fait œuvre belle. S’il y a un créateur, celui-ci regarde ce jardinier et tricote des projets pour son Éden. J’espère qu’il tricotera encore longtemps avant de l’appeler à lui. Car, je vous le dis, quand le jardinier s’en ira, la merveille du jardin s’éteindra en quelques jours et cette nature, veuve, retombera dans sa fruste sauvagerie comme elle fit au château de la belle endormie et il redeviendra un jardin commun, courant, ordinaire.

Et les gargouilles de pierre, aux faces ironiques, cachées sous les pervenches et les lierres abandonnés, se rappelleront, nostalgiques, l’histoire de leur jardin quand il avait son jardinier.

Et ce merveilleux jardin que vous voyez, avec son espèce d’éclat surnaturel, deviendra une légende et l’on dira, pour faire rêver...

 

Je vais te raconter une histoire d’humanité

Celle d’un jardin et de son jardinier

 

la gaillarde conteuse

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