Le Jardin du 2 Septembre
Le jardin du 2 Septembre
Les paysages changent…
Dans les champs, les feuilles des maïs jaunissent
En bordure de forêt, les fougères roussissent et se racornissent
Dans le jardin, les figues grossissent, leur vert vire au violet, elles mûrissent
Le jardinier dans l’allée paillée fait trois pas, puis six, puis dix
Le papier dans sa poche crisse
Il contient les graines du jour :
navet, radis noir,
mâche, épinard,
ses doigts enfouissent
dans la terre
ces futurs plats d’hiver.
Il faut qu’ils germent, qu’ils grandissent,
qu’ils verdissent et qu’ils puissent
nous régaler jusqu’au prochain solstice,
que dis-je, jusqu’à Pâques !
(Voilà qu’une rime en âques s’immisce)
Quant à moi sur un transat je glisse
Mes deux yeux se plissent
Le soleil de septembre est un délice
Et je ponds ce verset en «isse »
la gaillarde conteuse