Cher Cyrano

Publié le par Patricia Gaillard

Statue de Cyrano à Bergerac

Jamais je ne me lasserai de lire Cyrano de Bergerac. Cyrano fait tout avec panache. Chanter, rêver, rire, passer, être seul, être libre... Panache, un mot qui manque tellement à presque tous ceux qui pourtant gouvernent ou qui rêvent de gouverner. 
Écoutez-le...

Non, merci ! Travailler à se construire un nom

Sur un sonnet, au lieu d’en faire d’autres ? Non,
Merci ! Ne découvrir du talent qu’aux mazettes ?
Être terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse : « Oh, pourvu que je sois
Dans les petits papiers du Mercure François ? »…
Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême,
Préférer faire une visite qu’un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais… chanter,
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, – ou faire un vers !
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
À tel voyage, auquel on pense, dans la lune !
N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste d’ailleurs, se dire : mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !

Panache... son dernier mot. Quelle œuvre !
Généreuse, audacieuse, délicate et sensible... à lire, à relire
J'adore 💚

la gaillarde conteuse 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :