Le jardin du du 7 Juin
Il pleut, quelle merveille. Après ces chaleurs déjà fortes, le jardin est heureux d’accueillir des douches fraîches. On le sent apaisé, détendu. Quelques jours sans lutter contre ce soleil piquant sont pour lui des vacances. Et puis la pluie est le meilleur arrosage, sauf si elle est trop forte, mais ce n’est pas le cas. Les doryphores par contre n’ont pas pour autant abandonné la partie, ils insistent, mon époux aussi, qui va gagner ? Il faut sauver les feuilles des pommes de terre, car sans feuilles, il n’y aura guère de ces précieux tubercules.
Les cosses des avocettes se remplissent et deviennent joliment rebondies, je veille…
La nuit les serres sont refermées, pour protéger les tomates qui n’ont pas de penchant pour la fraîcheur. Autour de l’étang les grenouilles sont cachées et même silencieuses. À mon avis elles n’apprécient pas la fraîcheur elles non plus. Un rat musqué, ou peut être un petit ragondin, s’est installé sur la petite île, car c’est tout près des roseaux à massettes, qu’il adore. Il va falloir l’épiler, il pourrait bien tout dévorer.
Quand on a un jardin on ne peut pas y faire ce qu’on veut, c’est un morceau de nature et la nature est infiniment respectable, elle n’est pas notre propriété. Ici nous sommes plus serviteurs que maîtres. C’est subtil.
Je terminerai par ces quatre vers de Maurice Carême, poète de mon enfance…
Il pleut sur les longs toits de tuiles,
Il pleut sur les fleurs du pommier,
Il pleut une pluie si tranquille
Qu’on entend les jardins chanter.
À demain !
La gaillarde conteuse…