Le jardin du 19 Août

Publié le par Patricia Gaillard

Le jardin du 19 Août

Je viens à vous aujourd’hui avec Hildegarde, évoquée récemment. Pourquoi vous proposer de découvrir - ou de re-découvrir - cette femme remarquable ? Parce que son côté herboriste et naturopathe a toute sa place dans un jardin. D’ailleurs j’ai découvert que le 17 septembre était jour de sa fête, ce pourrait être aussi du coup la fête de notre jardin.

Voilà un assemblage comme je les aime !

 

Je vais donc accorder une place ici, quelques jours, à cette créature incroyable, qui donne de son temps une image riche, féminine et érudite...

 

C’est en 1098 qu’Hildegarde voit le jour. C’est la dixième enfant d’une famille de la haute noblesse de Rhénanie. Dès l’âge de trois ans elle commence à avoir des visions dont elle n’ose parler. Sa famille, dans l’embarras, remarque en elle un être à part. Vers l’âge de six ou sept ans ses parents la placent dans un couvent dont l’abbesse recevra et considérera ses expériences.
Et voici Hildegarde prise dans le rythme régulier et sage du travail, de l’étude et de la prière, qui semblent bien lui réussir puisqu’elle choisit, vers quinze ans, de devenir religieuse. Cette vie lui apportera au fil du temps une immense érudition. Il faut préciser qu’au XIIème siècle, les femmes pouvaient occuper des postes d’importance, avoir accès à de grandes connaissances, même au sein de l’église (!) contrairement aux siècles qui suivront où le masculin prédominera...

À 38 ans elle sera élue abbesse, dirigera son couvent et en créera d’autres. C’est une femme réellement inspirée. Elle aura écrit 77 pièces de musique, raconté ses visions dans des ouvrages qui lui auront demandé de longues années de travail. Ses livres de médecine sont les seuls qui nous viennent de cette époque. Ce qui est étonnant - et magnifique ! - c’est qu’elle sera ensuite « oubliée » durant des siècles où il ne sera jamais question d’elle ni de la splendeur de tout ce qu’elle aura laissé. Elle ne « ressurgira » - et toute son œuvre avec elle - que vers 1980, pour le plus grand bonheur des médecines dites « parallèles » qui utiliseront à qui mieux mieux la force de son image.
Je ne suis pas loin de penser que si elle réapparaît à notre époque, c’est parce que nous avons besoin de cette femme qui éclaire d’une très fine manière, depuis des siècles, notre lien très étroit avec la nature. Ses visions étaient des plans parfaits et harmonieux de l’homme et de la nature réunis dans le divin. Elle pouvait lire, sans un mot, dans ces incroyables images, toutes les connaissances de la terre. Sachez qu’elle avait vu lors de ses visions - bien avant Léonard de Vinci - l’homme aux bras étendus, debout au centre de l’univers.

Elle quittera ce monde à 81 ans - âge très vénérable pour l’époque et probablement dû à ses connaissances en matière de soins et de nutrition.

Visionnaire, poétesse, prophétesse, musicienne, compositrice, mystique, guérisseuse, oui 

Mais aussi herboriste, phytothérapeute et naturopathe avant l’heure 

Sacrée Hildegarde...

 

Ce sont bien sûr ces trois dernières fonctions qui nous occuperont ici, puisqu’il est question sur ce blog, non pas d’une église mais d’un jardin, païen de surcroît, puisqu’habité par les esprits de tout ce qui y est vivant.

 

À demain pour un saut de neuf siècles par-dessus le temps...

 

la gaillarde conteuse 

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