Le jardin du 26 Août

Publié le par Patricia Gaillard


Jardin du 26 août

 

Il y a les insectes autour de l’étang. Il suffit de s’asseoir et de se faire discret un long moment pour observer leurs allées et venues, ce monde s’affaire sans cesse. Être sauvage c’est passer le plus clair de son temps à se nourrir, s’installer, se reproduire, échapper, guetter, dévorer. Il y a cependant des pauses, la libellule par exemple semble parfois méditer sur une feuille sans prêter la moindre attention au vent qui secoue son tapis vert et elle s’obstine à garder dignement sa pose.

Il y a les lézards qui investissent les murets de pierre. Au début de l’été on les voit au soleil, immobiles, les yeux clos, comme en extase. C’est sûrement ces instants-là que notre chatte choisit lâchement pour les croquer. Elle ne devrait pas, mais elle ne sait résister. Les pauvres sont nombreux à circuler sans queue, celle-ci est restée entre les crocs du félin et leur a sauvé la vie. Une fois, grattant la terre de la rocaille, je suis tombée sur un groupe de leurs œufs, ils sont blancs et ont la taille des petits œufs de Pâques en sucre. Je les ai recouverts aussitôt d’une fine couche de terre, comme si je n’avais rien vu, mais j’avais la désagréable impression de cultiver du lézard pour mon chat ! La preuve, en ce moment j’en vois courir des minuscules, qui se tortillent comme des virgule; les petits nouveaux sûrement... Heureusement la chatte passe d’un fauteuil à l’autre, d’un coussin à un autre et dort comme une morte la majeure partie de la journée.

La période semble lui être somnifère.

Mais que peuvent être ses nuits ? Certes pas des chasses au lézard !

J’opterais plutôt pour des loirs car j’entends courir, parfois, au-dessus des plafonds. On dirait un bal !


Notre chatte va s’y inviter...

 

la gaillarde conteuse

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