Le jardin du 27 Août
Le jardin du 27 Août
Il y a les chouettes et les hiboux, passagers de la nuit, vivant d’obscures chasses sous les lunes veilleuses. Il y a les fourmis, maîtresses de l’organisation au sein des fourmilières, de grandes cités où rien n’est livré au hasard. Il y a quelques reptiles, généralement discrets, comme s’ils savaient la crainte qu’ils inspirent. En voir donne toujours le frisson. Couleuvre ou vipère ? Allez savoir, on connaît la différence, mais la crainte est une embrouilleuse d’esprit. Savez-vous que le serpent est le premier à être devenu symbole pour l’humanité ? Non pas seulement à cause du serpent du paradis de la mythologie chrétienne, mais parce que, lié à la terre où il rampe, il représente la force primordiale qui anime toute vie. Puis il est devenu aussi symbole de connaissance, de sagesse comme de perfidie, de transformation et de renaissance, de dualité et de recherche d’équilibre. Riche, le serpent. Inquiétant, moi j’dis...
Il y a les vers de terre, hôtes de la terre aussi nombreux qu’invisibles, présent parfois en surface par les turricules rigolos en entassements de serpentins de terre.
Il y a les limaces, les taupes et le ragondin, il en a déjà été question. Sujets qui fâchent. Un peu...
Il y a les poissons de l’étang, ceux-là justement que zieute le héron. Perches et ablettes pour les petits, gardons et carpes pour les plus gros. Il faut veiller à leur bien-être, les nourrir de grains de blé cuits, à la belle saison. Veiller aussi à leur nombre, pour respecter leur espace vital. Quand les grains sont lancés on les voit tous arriver, frétillants à la surface de l’eau, gobant nerveusement cette chère provende.
Il y a les grenouilles. Plusieurs espèces, petites ou grandes, vert laitue ou kaki, à la peau lisse ou grumeleuse, mais toutes terriblement bruyantes au printemps, où leur concert commence d’un coup et s’arrête de la même manière. C’est curieux, il doit y avoir un chef d’orchestre dans cette histoire. Sans baguette ni queue de pie, mais un chef d’orchestre.
Il y a les escargots, le bourgogne que j’aime tant contempler et qu’on ne voit plus guère, même signe des temps que l’absence des concerts d’oiseaux du petit matin...
Ce n’est qu’en vivant avec la terre qu’on peut la connaître et tâcher de la préserver.
Nous sommes sur la terre, un jour nous serons dedans, tout est terre, sur cette terre...
la gaillarde conteuse