Le joueur de flûte de Hamelin - Partie 3

Publié le par Patricia Gaillard

Le joueur de flûte de Hamelin - Partie 3

Légende allemande rapportée par les frères Grimm

Version de Patricia Gaillard

 

Et vous prendrez tous les rats, tous tous tous ?

- tous.

- vous n'allez pas, jeune homme, faire tout ça pour rien. Combien demandez-vous ?

- 300 florins d'or

- 300 florins d'or, c'est une somme ! Il me faut prendre le conseil de la population. Vous savez bien qu'un bourgmestre ne peut rien faire sans le conseil de la population ! Revenez demain matin.

 

Le soir suivant les habitants du village étaient réunis autour de leur bourgmestre.

« 300 florins d'or... ! C’est une sacrée somme… C’est le prix d’une belle fête ! cependant  pour être débarrassés des rats, de tous les rats, ça vaut peut-être la peine, » dit l'un d’eux.

ils étaient tous concernés, ils étaient tous d'accord, la chose fut décidée...

 

Le lendemain matin, quelqu'un frappa trois coups à la porte du bourgmestre... C'était le charmeur-musicien-conteur-magicien. Cette fois le maire le fit entrer, asseoir dans un fauteuil et manger quelque chose. Le garçon accepta le travail, pour 300 florins d'or, qui lui seraient remis, une fois les rats partis.

 

Le soir suivant, à l'heure où le soleil nous quitte, à l'heure où la nuit tombe, doucement, pour ne pas nous effrayer, à l'heure où tout devient gris, les rats passèrent comme des ombres chinoises, noirs avec des dents noires sous des moustaches noires, c'était l'heure des rats !

Les gens étaient cachés dans leurs maisons, le nez contre le carreau, ils observaient… Le jeune homme entra dans la ville, marcha jusqu’à la grande place du village,là où se trouve le vieux chêne au feuillage orange et frémissant et tout droit sous la lune qui éclairait joliment son costume, le charmeur-musicien-conteur-magicien prit sa flûte et joua.

Les rats, ravis, leurs yeux rapetissés, leur langue pendante râpeuse, leurs pattes racornies sur les morceaux de viande pourrie, sur les miettes de gâteau moisi, se régalaient de cette musique admirable, délicieuse comme un caramel et qui entrait dans l'oreille comme une musique de paradis !

L'un d'entre eux, sur la pointe de ses pieds roses, s'approcha du charmeur, se plaça derrière lui, puis un deuxième, puis 10, 20,100, 1000,2 000 ! Ils ont formé lentement une longue caravane de rats. Ils ont suivi ce vêtement de couleur, ce charmeur-musicien-conteur-magicien. On les a vu partir, en foule grouillante, ondulante, avec leurs moustaches, leurs oreilles rondes et leurs queues striées, Ah, leurs queues striées... ! Queues de rats ! Rattus rattus ! les rats noirs !

Les habitants de Hamelin, le nez collé à leur carreau, regardaient la silhouette incroyable de cette longue colonne de rats qui traversaient leur ville. Il y en avait tant et tant et tant et tant... Le charmeur sortit de la ville, tous les rats derrière lui, ils marchèrent jusqu'à la rivière, puis entrèrent dans la rivière, tous tous tous.

On entendit encore longtemps, de loin, le son de la flûte et cette très belle mélodie, si envoûtante. Et puis plus rien.

 

la suite, demain ! 
 

la gaillarde conteuse 

 

 

 

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