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LE FRÊNE

Publié le par Patricia Gaillard

Dans mon jardin, entre l'étang et la rivière, on peut voir un grand frêne qui s'étire au-dessus de l'eau. Hier après-midi il faisait si bon que l'envie m'est venue d'aller lire près de lui. Je me suis donc installée devant, presque contre, dans la mousse, avec l'ouvrage que je lis en ce moment : L'intelligence des plantes* ...voilà qui tombait très bien.
Plus tard, quand j'ai quitté cet arbre, j'avais la sensation d'avoir pris un calmant, j'étais même un peu chancelante. Sacré frêne... et frêne sacré ! puisque Yggdrasil, l'arbre du monde de la mythologie scandinave était un frêne. Tout en me disant cela, je décide de le prendre en photo et, chose curieuse, un rayon de soleil s'en est mêlé, apportant une note irréelle à ce tableau.
Irréelle et merveilleuse, bien sûr, pour une conteuse, rien d'étonnant.
Je crois qu'il va me voir plus souvent, ce frêne, il faut que nous fassions plus ample connaissance.
Je reviendrai donc vous parler de lui, et puis d'Yggdrasil aussi,  coeur de la fascinante mythologie nordique...

* L'intelligence des plantes - Stefano Mancuso et Alessandra Viola - Albin Michel

 

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CONTEUSE-ÉCOUTEUSE

Publié le par Patricia Gaillard

Quelqu'un m'a appelée, pour raconter à des personnes âgées. Ce jour-là, comme par une soudaine intuition, je me suis dit "et si au lieu de raconter, j'écoutais ?"
Et c'est aussi simplement que cela que cette aventure a commencé.
Je ne savais pas alors que les anciens avaient tant de choses à dire, qu'ils rajeunissaient quand ils évoquaient le temps jadis, qu'ils pouvaient avoir les yeux tellement rieurs et pétillants à l'évocation des farces de leur jeune temps.
Je ne savais pas alors à quel point tout ce que l'on a vécu est là, que tous les souvenirs sont pliés et rangés dans l'armoire de la mémoire et qu'un mot, un objet, une odeur en réveille un, puis deux, puis cent.
Quels bons moments nous passons ensemble à causer de ce qui a été. Leur parole est si vivante et si précise que parfois, quand je repense à leurs récits, il me semble que ce sont des images qu'on m'a montrées.
Ils racontent le beau et le laid presque avec le même ton, avec juste une pointe de joie ou de tristesse et ils disent souvent cette petite phrase qui n'a l'air de rien, mais qui est sûrement une sagesse simple : "C'est la vie..."
Lorsqu'on se quitte, ils semblent se réveiller de quelque chose. Eh oui, il faut bien revenir ici et maintenant.
N'empêche, ce petit voyage en arrière, ça requinque !

La jeune femme et le jeune homme qu'ils ont été ne sont pas restés dans le temps, ils sont toujours là, toujours jeunes, cachés derrière ces visages vieillis.
La vieillesse n'est sûrement qu'une apparence...

Patricia la conteuse-écouteuse

 

 

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AOÛT EN POÉSIE

Publié le par Patricia Gaillard

L’été est une femme verte qui fatigue vers la fin d’août, sa chaleur lâche prise, se fait douce, devient courte, la nuit en profite pour rallonger un peu  sa course que l’aube termine par une rosée douce.

Plus de mouches agaçantes pour se poser sur tout, les guêpes gavées de fruits trop mûrs dorment au hasard, où elles se posent. On sent peu à peu l’énergie qui s’épuise, tout est plein, rond, mûr, tout est généreux, un autre temps va pouvoir venir. Mais plus tard, plus tard seulement, car la femme verte refuse l’échéance, elle freine des deux pieds, elle a encore à faire, elle n’a pas dit ses derniers mots, elle a encore des jours à tisser avant d’abandonner la place devant l’automne orange et rouge qui achèvera le travail. Quand les noix rouleront sur les chemins, quand les brumes auréoleront les matins, quand on verra, posés dans les jardins, en tas, les rondeurs flamboyantes des potirons, quand les figues se feront violettes et lourdes de leur miel grenat, quand les noisettes tomberont dans l’herbe, s’entrechoquant comme des grelots, quand les pommes rouges et jaunes parfumeront les granges, alors cette dame verte se retirera, dignement.

Elle ira dans ce monde où dorment les saisons, où elles reprennent vigueur, où elles préparent sans cesse leur éternel recommencement, pour le grand bien du monde.

Patricia Gaillard

Août 2018

 

 

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ABSENCE...

Publié le par Patricia Gaillard

Revoici la conteuse après une longue absence. Fertile, tout de même, son absence. Fertile en choses inédites jamais faites encore. On dit qu'il faut sortir de sa zone de confort. Voilà qui est fait. Elle est heureuse de revenir de cet exil, qui la rapproche - un peu - des exilés.
Faire quelque chose qui ne nous ressemble pas, c'est sortir de soi. On apprend beaucoup de soi quand on en sort. C'est douloureux mais cependant intéressant.
La conteuse a découvert par exemple que depuis longtemps déjà elle fréquente plusieurs dimensions et non pas seulement celle qui se voit. Se trouver emprisonnée dans la dimension qui se voit, par une trop grande charge de tâches matérielles, l'a coupée de l'universel et son âme s'est resserrée.
Mais la voici revenue dans la clairière où dansent les esprits invisibles. Sous leurs plumes, poils, écorces, cornes, auréoles, mousses, lumières, énergies, joies, folies, ils l'attendent.
Que serait la vie sans eux ? 
Un buisson de questions...

 

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