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Le jardin du 2 Octobre

Publié le par Patricia Gaillard


 

Le jardin du 2 Octobre

 

« Il a plu toute la journée. Je me penche sur l’eau et tends la main pour saisir un diamant de la grande ourse, une pâle émeraude de Mars. Mon coeur bat. J’ai de nouveau vingt ans et le droit, le devoir de faire la vie. Une flaque de pluie, et voilà que se remet en marche au fond de moi la vieille machine du rêve. Pinçant un scintillement entre mes doigts, je pense : « Quelle étrange place nous tenons dans l’univers, où nous sommes à la fois indispensables et de trop... »

Espèces en voie de disparition - Robert Lalonde

 

« Voici une petite pluie : vous êtes dans la rue, vous ouvrez votre parapluie, c’est assez. À quoi bon vous dire « Encore cette sale pluie ! » Cela ne leur fait rien aux gouttes d’eau, ni aux nuages, ni au vent. Pourquoi ne dites-vous pas aussi bien : « Oh la bonne petite pluie ! » Je vous entends, cela ne fera rien aux gouttes d’eau, c’est vrai, mais cela sera bon pour vous. Tout votre corps se secouera et véritablement d’échauffera, car tel est l’effet du plus petit mouvement de joie. Et vous voilà comme il faut être pour recevoir la pluie sans prendre un rhume. »

Alain - 4 novembre 1907

 

la gaillarde conteuse

 

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Le jardin du 1er Octobre

Publié le par Patricia Gaillard


Le jardin du 1er Octobre

 

Près de moi une tisane dorée fume dans une tasse de porcelaine fleurie. Dehors la pluie fait son travail et tombe, tranquille et douce. Et je songe aux fées tisanières, dont parle Pierre Dubois, dans sa grande encyclopédie des fées. Il paraît qu’elles vivent sur toute la terre, dans les vergers, les sous-bois, les jardins, dans des cabanes complètement cachées par des guirlandes de lierre, de chèvrefeuille, de brione et de vigne vierge, entrelacées. Elles s’affairent à leurs macérations, séchages, infusions, distillations. Au-dessus d’elles pendent aux poutres noires des multitudes de bouquets qui sèchent patiemment, dans tous les tons de vert, de rose et de mauve. Elles ont de larges robes violettes, terminées dans le haut par un col blanc décoré d’une broche de myosotis, et dans le bas par des dentelles de lichens, elles portent des tabliers recouverts de fleurs et des châles de laine aux couleurs de mousses. Sur les poêles en fonte épaisse recouverte d’émail vert ou bleu, ronflotent des bouilloires tremblotantes et des casseroles de cuivre dans le ventre desquelles réduisent, des jours durant, des décoctions mystérieuses. D’élégantes toiles d’araignées s’étirent sur les étagères, d’un flacon de potion à l’autre, aux étiquettes marquées de recettes secrètes. Ce sont ces fées tisanières qui ont légué à nos ancêtres ce savoir des simples qui en ont sauvé plus d’un au temps où on savait encore leurs vertus. J’imagine fort bien Hildegarde et Maria prenant le thé avec l’une d’elles et recevant, sérieuses et attentives, tout ce très précieux enseignement. Et les voilà qui partagent toutes les trois, en riant comme des folles, la tisane des tisanes, celle qui donne l’immortalité, bien entendu.

Heureusement il existe des conteuses pour les voir et raconter un peu leur présence parmi nous. Sincèrement, vous imaginez-vous encore sans cette ouverture de l’esprit ?

 

Voilà quelles sont mes songeries, quand je paresse un peu sur mon fauteuil, en attendant que tiédisse la tisane dorée qui fume dans la tasse de porcelaine fleurie et que je laisse toute liberté à mon imagination de m’emmener où elle le désire.

Voilà qui est fait

Je la bois à vous, à votre joie, à la vie

 

la gaillarde conteuse

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Le jardin du 30 Septembre

Publié le par Patricia Gaillard


 

Le jardin du 30 Septembre

 

Et voici le dernier jour de Septembre, Octobre attend sur le seuil, prêt à sauter dans le paysage. C’est surtout aux fleurs que l’on voit l’épuisement des végétaux d’été, les plants de zinnias, de dahlias, de cosmos, d’œillets d’Inde arborent de nombreuses fleurs fanées qui contiennent une multitude de graines. Certaines fleurs, de plus en plus rares, sont encore très belles et ont mis un point d’honneur à magnifier leurs couleurs, j’en ai fait une récolte, comme vous pouvez le voir, et je vais en décorer notre maison. Nous sentons arriver cette fameuse nuit froide qui, chaque année - et à elle seule - marque la fin des fleurs. Le lendemain de cette nuit fatale, leurs massifs ronds et luxuriants ne sont plus qu’un amas confus de feuilles fondues et noires.

La fin des fleurs...

la fin de la belle saison

la fin d’une ambiance

Mais celle qui arrive sera charmante, avec les brumes humides, les soupes de potiron, les compotées de pomme et de poire, les promenades cols relevés, chaussures mouillées, joues roses, dans les sous-bois parfumés de feuilles et de champignons.

 

Ne regrettons rien, tout regret est vain

Suivons, tranquilles, le fil du temps

 

Tenez, je vous offre ces fleurs et leurs couleurs merveilleuses, pour terminer Septembre... en douceur

 

la gaillarde conteuse

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Le jardin du 29 Septembre

Publié le par Patricia Gaillard


 

Le jardin du 29 septembre

 

Si nous avons un très grand jardin dehors, nous avons un tout petit jardin dedans : le germoir.

Culture hors-sol, qui demande des soins précis, mais se révèle un trésor de bienfaits, car les vitamines et enzymes, développées précisément dans le germe, sont spectaculaires.

Une salade du jardin parsemée d’un mélange de graines germées détrônera aisément les légendaires épinards !

La graine germée est un peu un Haïku végétal. Car si le haïku est un poème de trois vers courts, qui exprime à lui seul une idée parfaite, la graine, en quelques germes et radicelles contient des nutriments parfaits.

Mais ce trésor ne se cultive pas à la légère. Il faut un germoir, des graines prévues à cet effet, un rinçage bi-quotidien à l’eau pure, et sans la lumière du soleil. Il faut ensuite conserver les graines germées très peu de temps dans un endroit très frais. Il vaut mieux faire germer soi-même ses graines, plutôt que de les acheter car les risques de bactéries nocives existent, si la culture idéale n’est pas observée.

La graine germée, comme tout trésor, se mérite !

Il vous suffira d’acquérir un germoir, celui qui vous le vendra vous dira tout.

Et puis cherchez, cherchez, qui cherche trouve…

 

La graine germée est un joyau

Qui ne brille pas, mais irradie

Hildegarde l’aimerait trop

Mais l’a-t-elle connu jadis ?

 

la gaillarde conteuse

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