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L'ÉTÉ DES MYTHOLOGIES - Egypte antique - 10

Publié le par Patricia Gaillard

L'ÉTÉ DES MYTHOLOGIES
Egypte antique
10

les yeux levés vers RÂ Bitiou hurla "mon maitre, c'est toi qui connaît le vrai"

RÂ fit alors apparaître un lac immense, fils du Nil, plein de crocodiles et de reptiles, pour séparer les deux frères qui se tenaient de part et d'autre du lac et se regardaient. Bitiou parla à son frère et lui dit sa vérité.
"Tu n'as rien vu de toute ma fidélité, aveuglé par cet unique mensonge, moi je ne serai plus avec toi, jamais, je ne serai plus dans les lieux où tu seras, je m'en vais dans la vallée de l'acacia. Un jour ta coupe de vin se troublera, le temps alors sera venu pour toi de me rendre mon coeur."
Puis il prit un couteau à couper les roseaux et coupa son phallus, qui avait été injustement accusé et le jeta dans le lac... un ornithorynque l'emporta au fond des eaux et le dévora goulûment. Bitiou tomba inanimé dans son sang - c'est comme je vous le dis, en tout cas c'est ainsi que l'a écrit le scribe Enanah.

Pas fier, Anoupou, de l'autre côté du lac. Il tomba à genoux, se frappa la poitrine, ramassa de la poussière et de la boue et s'en barbouilla le visage, c'était leur manière à eux, hommes d'Egypte, de montrer leur souffrance quand elle était trop grande. Puis il rentra, tua son épouse et sombra, seul, en silence, dans le deuil de son frère...

Mais là-bas, de l'autre côté du lac, Bitiou se releva de son sang. Il marcha longtemps, des jours, des mois, des années, pour arriver enfin au pied de l'acacia, qui le reçut. Bitiou ouvrit sa poitrine, sortit son coeur, celui-ci devint comme une petite pierre précieuse et rouge qu'il posa dans un panier de jonc. Il se construisit une maison parfaite dans les racines de l'arbre, puis il y vécut seul, se nourrissant de petite chasse.

À DEMAIN !

la gaillarde conteuse...

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L'ÉTÉ DES MYTHOLOGIES - Egypte antique - 9

Publié le par Patricia Gaillard

L'ÉTÉ DES MYTHOLOGIES
Egypte antique
9

elle posa sa main sur son torse puissant et bronzé...

"C'est vraiment une grande vaillance qui est en toi, moi je vois ta force chaque jour - dans le papyrus il est dit que "son coeur le désira" ;-) - viens, reposons ensemble une heure durant, si tu m'accordes ça je te ferai de beaux vêtements"  Mais Bitiou n'apprécia pas ces paroles car il la considérait comme une mère et Anoupou comme un père. Il prit donc la jarre sur son épaule et s'en alla aux champs. Elle le regarda s'éloigner, regrettant le plaisir qui partait avec lui, puis elle eut peur soudain des paroles qu'elle avait prononcées. Alors de femme effrayée elle devint femme fausse, c'est un choix que l'on fait parfois...

Quand les deux hommes rentrèrent, le plus jeune s'en alla, comme d'habitude, dormir avec ses bêtes, du même souffle chaud et fatigué. L'aîné, étonné de ne pas voir la lampe allumée, de ne pas être accueilli comme toujours par son épouse, la chercha, la trouva, choquée, presque mourante
"Oh Anoupou, c'est ton frère, en cherchant des semences, qui m'a trouvée seule et qui m'a désirée. Moi je lui ai dit je suis comme ta mère et Anoupou comme ton père, alors il m'a frappée pour me faire taire.
Anoupou, si tu permets qu'il vive encore, c'est moi qui vais mourir."
C'est une façon de faire...

Anoupou donna du fil à son couteau, mais - et c'est là que le conte devient conte, et merveilleux de plus ! - une vache du troupeau, dans un murmure humide et parfumé dit à Bitiou  "Voici ton frère qui se tient derrière toi, avec son couteau pour te tuer, sauve-toi !!"
Bitiou se mit à courir, à courir sans réfléchir. Anoupou derrière lui, fou de colère, l'accusait de tout ce qu'on lui avait dit. Alors Bitiou leva les yeux vers RÂ et hurla 
" Mon maître c'est toi qui sait le vrai !"

À DEMAIN !

la gaillarde conteuse...

 

 

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L'ÉTÉ DES MYTHOLOGIES - Egypte antique - 8

Publié le par Patricia Gaillard

L'ÉTÉ DES MYTHOLOGIES
Egypte antique
8

 

LES DEUX FRÈRES


Anoupou et Bitiou étaient frères, nés de la même mère et du même père. Anoupou, l'aîné, avait une épouse et une maison et Bitiou vivait près d'eux comme serviteur. Il faisait les vêtements, le pain, il préparait la terre pour les travaux des champs, dès qu'elle était "sortie de l'eau".
Bitiou était un excellent ouvrier et il avait un grand savoir. Anoupou, qui était à la fois son aîné et son maître travaillait en sa compagnie avec une grande confiance et une véritable joie.

Ce jour-là ils labouraient tous deux derrière leurs boeufs puissants. Quand vint le moment de l'ensemencement, Anoupou envoya son frère au logis chercher des semences. Quand Bitiou y arriva, sa belle-soeur était en pleine séance de coiffure, elle se faisait faire un superbe monticule de tresses finement et savamment ouvragées. 
-"Peux-tu me donner les grains à semer pour mon frère ?"
La dame, effrayée à l'idée de mettre en péril l'architecture sophistiquée qui poussait sur sa tête, demanda à Bitiou de se servir tout seul. Ce qu'il fit.
Il prit une jarre (grosse la jarre) y mit trois mesures d'orge et cinq mesures de froment - et quand je dis mesure, c'était du genre dix kilos la louche ! Le voyant passer avec un tel chargement sur son épaule, la dame lui dit
- "quelle quantité portes-tu Bitiou ? 
- Orge trois mesures, froment cinq mesures, voilà qui est sur mon épaule " répondit-il simplement.
Alors elle vint tout près de lui et, la voix soudain très douce, elle posa sa main tiède sur son torse puissant et bronzé et murmura...

hé hé, la suite demain !

la gaillarde conteuse...
 

 

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L'ÉTÉ DES MYTHOLOGIES - Egypte antique - 7

Publié le par Patricia Gaillard

L'ÉTÉ DES MYTHOLOGIES
Egypte antique 
7

Je voudrais vous parler un peu de SECHAT, déesse egyptienne jeune et belle qui porte sur la tête une étoile d'or et un vêtement en peau de panthère. Elle tient dans sa main droite les outils de l'écriture et dans sa main gauche le signe du temps. Elle est gardienne des écrits et de la mémoire. C'est la déesse protectrice des scribes, des architectes et de tous les tracés géométriques, même ceux du maquillage

On peut la voir debout, gravée sur les murs des chambres funéraires où elle protège les textes des pyramides...

Et nous qui profanons les sarcophages, qui fourrons nos nez sans cesse entre les bandelettes des momies et les jardins d'Ialou, qui fouillons les morts, qui scannons leurs corps embaumés, nous qui osons briser leurs chemins d'éternité, que SECHAT nous épargne...

SECHAT travaille souvent avec THOT. C'est un dieu très puissant qui a fait don aux hommes de l'écriture hiéroglyphique, les medou neter, paroles sacrées.
Medou, qui veut dire parole, veut dire aussi bâton
Bâton indispensable à l'homme qui marche sur le chemin de la connaissance.

On dit que dans la ville d'Héliopolis THOT et SECHAT, installés dans les branches d'un acacia, écrivent ensemble la destinée des hommes.
Et c'est dans cette même ville d'Héliopolis, que nombre de philosophes et de mathématiciens grecs sont venus chercher l'initiation aux mystères égyptiens. Platon y demeura treize ans !
(ça c'est un scoop ! non ?)

Dans l'antique Egypte il était dit "donne de la main gauche, reçois de la main droite"
Ainsi SECHAT porte-t-elle les outils d'écriture dans sa main droite, car elle reçoit des hommes la responsabilité de conserver les écrits.
THOT, lui, porte les mêmes outils dans sa main gauche car il donne l'écriture aux hommes.

J'ai pour SECHAT et THOT un petit faible
Voilà pourquoi ce paragraphe
demain je commence un conte égyptien, retrouvé dans une pyramide, sur un papyrus enroulé
(papyrus d'Orbiney). Il a été écrit il y a environ 30 siècles. Ce sera ma version, bien sûr, je suis conteuse, mais la trame est fidèle. Ceux qui me connaissent savent mon respect pour les trames, ces poignées de vieux os qui sont sacrés à mes yeux

À DEMAIN !

la gaillarde conteuse...

 

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