Conte du 17 Décembre - calendrier de l'avent des contes

Publié le par Patricia Gaillard

Des pommes... À son origine le sapin de Noël était décoré de petites pommes rouges de la dernière récolte. On raconte qu'une année sans fruits, des souffleurs de verre vosgiens ont eu l'idée de faire des pommes en verre, qui seraient l'origine de ces boules de Noël - qui sont encore parfois de cette matière fine et fragile - que nous y suspendons aujourd'hui... 
Des pommes... j'ai à leur sujet des choses à vous dire, voyez plutôt


DES POMMES, DES POMMES…

Dans mon Jura, bien sûr, on connaît les pommes. Quel jardin de chez nous n’a pas un ch’ti pommier ! Des pommes, celle des moissons et puis la croque, la grise, vieilles variétés charmantes et parfumées, un peu petites, avec quelques défauts, mais quel vrai goût de vraie pomme ! Plus on avance dans l’hiver, plus elles se ridulent, plus elles sont savoureuses. La pomme c’est un fruit de partout. C’est le fruit du début, le fruit de la connaissance, le fruit des fruits.

Connaissez-vous la pomme de discorde ? Imaginez un peu une fête chez les dieux de la Grèce antique. Pleine célébration de noces. Soudain, Eris, fille de la Nuit, lance une pomme dans cette divine foule. Sur le fruit, trois mots sont gravés…
« à la plus belle ».

Trois déesses se penchent d’un même mouvement pour ramasser la pomme. Mais Pâris, le beau Pâris, les prend de vitesse.
« Laquelle de vous trois est la plus belle ? », lance-t-il, malicieux, aux trois créatures surnaturelles et vexées.

La première d’entre elles, Héra, est prête à offrir à Pâris le pouvoir sur le monde, en échange de la pomme.

La seconde, Athéna, lui promet la sagesse.

Aphrodite parle en dernier. Elle lui propose Hélène, la plus belle des mortelles, contre cette pomme qu’il détient. Pâris accepte le marché d’Aphrodite. Celle-ci reçoit la pomme. C’est elle la plus belle. Mais cette pomme est vraiment de discorde car l’affaire ne s’arrête pas là, puisqu’elle marque le début de la guerre de Troie.

 

Les Celtes, nos anciens, avaient un autre monde, qui se situait en-haut, dans nos îles imaginaires ou en-bas, dans les profonds dessous de la terre. On y trouvait la jeunesse éternelle dans des eaux pures et diamantines et un pommier de cristal dont les fruits guérissaient toutes les formes de la douleur.

 

Quant aux médecins Romains, ils utilisaient beaucoup la pomme. Écrasée, puis macérée avec de la sueur de brebis et des clous de girofle, elle donnait une
« pommade ». Si nous utilisons encore ce nom, nous ne suivons sûrement plus la recette !
Avis cependant aux amateurs d'authenticité...

 

Encore un petit tour chez les antiques Grecs. Le dieu Atlas avait trois filles, les Hespérides. Elles possédaient un jardin prodigieux où se trouvait le pommier aux pommes d’or. Ce pommier était gardé par un Dragon. L’animal avait cent têtes, si bien que rien ne pouvait lui échapper. Le pommier était donc très bien gardé. Pourtant le dieu Héraklès parvint à tuer ce Dragon. La bête alors se décomposa en une brume étincelante, et monta jusqu’aux cieux où elle devint la constellation du Dragon.

Les Hespérides donnèrent alors les pommes d’or à Héraklès.

 

En tout cas n’oubliez pas :

Pomme le matin chasse l’ennui,
Pomme le soir chasse l’insomnie.

Mais aussi…

Chaque soir mange une pomme et ses pépins et tu dormiras comme un saint.
Et... Une pomme par jour éloigne le médecin pour toujours !

 

Passez une très douce journée

 

in CONTES ET LÉGENDES DU JURA - Patricia Gaillard - éditions De Borée - 2007

 

 

 

 

 

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