UNE TERRE À HISTOIRES

           ÇA    
 

« ça », c’est qui, c’est quoi ?

« ça », on ne l’a jamais vu, car « ça » n’a même pas d’image !

« ça » ne fait sûrement même pas partie de ce Petit Peuple des êtres des prés et des bois qui hantent les histoires et qui eux ont au moins le cran de se montrer, ne serait-ce qu’un peu, ou de temps en temps, ou voilés de brume !

« ça » c’est le plus effrayant. Il nous échappe complètement. Ne pourrait-il  pas entrer en nous ? Allez savoir. Peut-être est-ce lui qui creuse sa demeure dans les esprits perdus que la raison a fui.

« ça » c’est une peur à part…

Bref ici quand on parlait de « ça », ça voulait tout dire.

Certains l’ont croisé, en quelque sorte, car comment croiser ce qui ne se voit et ne peut se situer ?

Quelqu'un a été secoué, frappé, rincé comme linge pendant des heures dans un lieu appelé le pré de la fontaine rouge, sans garder sur lui la moindre trace de l’aventure. Pas un seul accroc aux vêtements et aucune égratignure nulle part pour lui servir de preuve. Il n’en avait jamais reparlé, mais cette rencontre l’avait changé. Par après, pour lui faire traverser ce pré-là une nuit, il aurait fallu l’assommer. 

Une autre fois une femme, qui était sortie ramasser son linge qu’elle avait oublié, a été elle aussi drôlement secouée. Dans son propre potager, qu’elle avait longé, son panier sous le bras, elle avait été empoignée rudement par une chose invisible et muette qui l’avait traînée jusqu’à la serve bien pleine. « ça » avait fait tourner la femme tout autour et tout au bord, à une allure vraiment effrayante. La pauvre en était restée estourbie, avec un horrible vertige et une peur qui l’a hantée longtemps.

Peut-être que sa maison était un lieu hanté, car elle avait quand même vu une nuit des chandelles allumées qui se promenaient dans l’écurie et tenues par personne. Et un vieux petit Servant, qui lui faisait bien de l’ouvrage, s’était montré un soir à quatre pattes, noir et velu. Qu’il était angoissant à voir ! 

Elle avait peu de visites dans cette étrange maison. Même les commères pour une fois ne cherchaient pas à en savoir plus. Elle chuchotaient entre elles. 

« ça » peut aller partout…

« ça » ne ressemble à rien

On n’a jamais bien su ce que « ça » était.

Et le contenu de l'enveloppe ?? Eh bien ce sera pour demain, aujourd'hui c'est le jour des histoires 😄
 je m'amuse

la gaillarde conteuse 

Votre bouquet du Dimanche 6 Août 

Des amis sont venus hier avec ce beau bouquet champêtre. Hier au soir je l'ai laissé dehors et la nuit fraîche nous l'a gardé pimpant. Je vous l'offre aujourd'hui pour cette journée d'été que je vous souhaite bien agréable. 
Je vous avais promis de vous présenter le contenu de la fameuse enveloppe. Je n'ai pas oublié bien sûr. 
J'y viendrai demain 😊
Sans faute 😄

la gaillarde conteuse

Ce matin on frappe à la porte de la cuisine. Notre facteur, le visage souriant, me demande si la lettre qu'il me tend m'est bien adressée
- Oui, bien sûr, lui dis-je en voyant mon nom
Et puis, facétieux, il me fait remarquer l'adresse : "Aux bons soins du Facteur"
Nous rions.
Il continue. 
- Et puis vous êtes aux Trois Châteaux et non à St-Amour
- Diable, c'est vrai, mis à part mon nom, il n'y a pas grand-chose pour me trouver
- Mais si ! "Aux bons soins du facteur" vous voyez, je vous ai trouvée !

çEh bien je vous le dis, recevoir une lettre dans sa boîte, de la part d'une personne chère, et avoir de plus un facteur formidable, c'est de la chance !!!

Je vous dirai demain ce qu'il y avait dans l'enveloppe

Vous savez que j'adooooore vous faire languir 😄

Mais dites donc, encore un détail, voyez le timbre, une reproduction d'un tableau de Caillebotte, mon peintre préféré. J'aime bien les jours comme celui-ci... 

la gaillarde conteuse

Durant nos promenades du matin, nous passons souvent devant une maison à la façade flanquée d'une masse incroyable d'hortensias. Marchant sans portable, bien sûr, je n'avais pu vous les présenter du temps où les tons de bleu et de rose étaient éclatants. Ce matin je les ai photographiés pour vous et, même si les couleurs s'éteignent peu à peu, reconnaissez qu'ils sont impressionnants ! Ils n'ont rien à envier aux maisons des côtes atlantiques qui en sont si magnifiquement pourvues.

la gaillarde conteuse