L'esprit du givre sommeille encore,
Près de son sac de gel et de froidure,
Une fois n'est pas coutume, il dort,
Dans le berceau de soie et de dorure
D'une feuille gracieusement posée
Au creux des branches du noisetier
Rien n'a su troubler son repos,
De son sac, bien fermé, rien ne sort,
Ni givre, ni neige, ni vent fort
L'automne maintenu est en rage...
L'esprit du givre dort encore,
Une fois n'est pas coutume, il dort,
Si vous avez l'oreille des sages
Des philosophes et des enfants,
Vous entendrez son doux ronflotement Mais ce ne sera plus pour longtemps... Patricia Gaillard
Je terminerais volontiers cette journée de Décembre en vous racontant un conte merveilleux. Et voilà qui tombe très bien, car le Réseau National du Conte et des Arts de la Parole (rncap), pour qui j'ai donné une conférence durant laquelle j'expose ma vision du conte merveilleux, a mis en ligne cette intervention, que j'entame par un conte que j'affectionne tout particulièrement.
Pour me suivre, c'est par ici, #13 https://rncap.org/maps-materiel-a-partager/
Du coup, une soirée merveilleuse ?
La gaillarde conteuse !
Dans le matin froid résonne un grand cri de corbeau. Le brouillard glacé est épais et ne faiblira pas. Cette fois les arbres abandonnent et leur feuilles tourbillonnent, ce lent ballet jaune dans ce décor opaque a quelque chose de touchant, c'est le signe du grand endormissement.
Un écureuil a pris logis dans le grenier, au-dessus de notre chambre, je l'entends parfois qui roule ses provisions. Les mésanges sont venues virevolter, sûres de trouver l'habituelle provende. Elles sont contentes, le jardinier n'oublie jamais ses oiseaux. Chaque matin de froidure il leur sert un repas de graines, bien avant de manger lui-même. Et ils le savent. Dès qu'un volet grince (oh pardon il ne grincent plus les volets, car depuis qu'ils sont "rouge basque" ils ont été graissés !) donc, dès qu'un volet claque, les voilà qui pépient et se disputent déjà le droit de picorer le premier.
L'ambiance d'hiver s'installe au petit domaine
Pour une bonne douzaine de semaines
Bien sûr les bêtes vont hiberner
Le potager va sommeiller
Les arbres somnoler
Et les jardiniers
Vont les imiter
Hé hé
😉