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ET C'EST AU TOUR DE BARBE BLEUE...

Publié le par Patricia Gaillard

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J'ai croisé cette image sur Pinterest, tout de suite elle a réveillé ce curieux conte de la Barbe Bleue, écrit par Charles Perrault et dont on suppose qu'il lui a été inspiré par le terrible Gilles de Rais.
Pour ma part je ne le crois pas, je pense qu'il est né de l'inspiration de l'auteur, qui n'a pas eu de mal à trouver autour de lui, ou en lui, quelques exemples de cette fumeuse histoire... !
Un homme riche, aimant le luxe et les femmes, a un fantasme : une femme qui l'aimerait, envers et contre tout, même devant cette barbe inquiétante, même en étant soumise, même en se tenant éloignée de ses secrets inavouables d'homme pervers, même en étant coupée de sa famille, même en n'ayant pas le droit de visiter toutes les pièces de leur demeure... et pour cause...
Une femme éteinte en quelque sorte, une femme dont l'âme serait morte, dans un corps encore vivant.
D'ailleurs il la prévient, si l'âme se réveille, c'est le corps qu'il tuera ! Ce qu'il a déjà fait sept fois.
Une femme qui serait "l'objet" de l'homme. N'était-ce pas peut-être même un fantasme de l'auteur lui-même ? Il l'a déjà montré dans Griselidis, femme élevée au rang d'amour sacré car elle accepte tout, absolument tout, même la mort de son enfant, en sacrifice à celui qu'elle aime.
Une telle femme existe-t-elle ? Peut-on souhaiter qu'elle existe ?
Plutôt que dans l'amour, ne sommes-nous pas ici dans la possession fantasmatique de l'autre ?
Lui la possède car il arrive à obtenir l'inacceptable, elle le possède car elle lui offre l'inacceptable. Étrange. Brulant.

Il ne s'agit plus, là, d'amour.

Barbe Bleue n'est pas une histoire d'amour, ce n'est pas un conte merveilleux, c'est le récit d'un fantasme de possession. Voilà pourquoi, de le voir ainsi au milieu de ces récits que l'on nomme les contes, on se pose soudain mille questions.
Des réponses ?
Personnellement j'ai la mienne...

 

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J'AI TROUVÉ LES CHAISES DES NAINS DE BLANCHE-NEIGE !

Publié le par Patricia Gaillard

Vous voyez, je vous l'avais dit, mon été est plein de charme, il me guide vers des objets de contes. Il faut dire aussi que je garde l'oeil ouvert, convaincue que dans les plus petites choses dorment des symboles qui ne demandent qu'à être réveillés. Je m'y amuse...

Au château de Cormatin, que j'adore, et où je suis allée déjà très souvent, j'ai trouvé les chaises des nains de Blanche-Neige, exactement ! D'ailleurs vous n'avez qu'à voir...
 


Ne dirait-on pas deux vieux esprits de la forêt, l'un au-dessus de l'autre ? Celui du dessus a le sourcil froncé et sa grande bouche est ouverte, peut-être chante-t-il ? Celui du dessous est barbu, il a les yeux clos et la bouche au-dessus de lui forme une couronne qui lui va bien. Il a vraiment l'aspect d'un roi.
Celui qui a fait cette chaise avait de l'imagination et était inspiré.

 

Mais voyons celle-ci :

Là encore, dans le milieu, un visage, menaçant cette fois, dont on peut voir la langue en bas. Sa gorge est un trou qui ouvre sur le monde infini. Mais au-dessus ? Un ange joufflu et un peu mélancolique. On dirait la religion sur le dos du paganisme. Enfin c'est ainsi que je vois cela. Vous me direz ce que vous en pensez. Le paganisme j'aime bien, craindre et respecter la nature me semble une bonne voie à nos folies. Non ?
Celui qui a fait cette chaise voyait cela comment ?

À bientôt... au hasard de mes rencontres... symboliques...

Que cette chaude soirée vous soit aimable !

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J'AI VU LA CHEMINÉE DE MA CENDRILLON

Publié le par Patricia Gaillard

Hier, en déambulant dans les restes du château de Brançion, en Bourgogne, je tombe en arrêt devant une cheminée, qui ne peut être que celle de cendrillon, celle qui dans mon livre se nomme cul-de-cendres. Et pendant que chacun fouinait plus haut, plus loin, ailleurs, je me suis assise devant, toute seule...
Mais permettez que je vous la présente, ou du moins ce qu'il en reste aujourd'hui...

Bien sûr le temps est passé, des siècles, les cendres ont toutes été ôtées, le noir de suie a disparu, mais au-dessus du foyer il y a un linteau, où sûrement on a fait écrire l'histoire, pour ne pas l'oublier, car c'est un conte et ceux-là sont éternels. Ils se sont déroulés une fois, on ne sait pas quelle fois, et ils ne cessent de se dérouler, comme le parchemin qu'écrirait sans cesse un conteur immortel.

Et puis au-dessus de la cheminée il y a un vieil escalier grinçant qui monte très haut, là où cul-de-cendres rejoint sa chambrette austère, quand elle a fini ses sales corvées, pour échapper à la cruauté de sa marâtre. Marâtre... Mauvaise belle-mère... un vers médiéval en dit long : De mauvaise marastre est l'amour moult petite...  Tout y est dit.
Mais l'existence est pleine de surprises pour qui sait voir l'or sous la misère, et cette petite-là a bon oeil. Une fée-marraine, une robe de rêve, des souliers de vair (fourrure d'écureuil) ou de verre ? on se dispute là-dessus, mais je prétends qu'un soulier de verre demande un pied courageux, habitué aux sabots, et pas chochotte du tout ! J'opte donc pour le soulier de verre, d'autant qu'il est rare et qu'il brille et qu'il fait miroir, comme l'histoire !  Adjugé, vendu... moi j'dis... foi de conteuse...
En tout cas il ne va qu'à elle seule, les vrais princes là-dessus ne se trompent jamais, vous aurez beau rogner vos cors, vos doigts de pieds trop longs, vos hallux valgus, rien à faire, il n'y qu'un pied qui entre là-dedans, laissez tomber.
Mais, tout à fait entre nous, j'ai dans l'idée que le jour où vous vous serez rencontré vous-même, vous enfilerez vous aussi le soulier de verre de votre propre histoire.
Je n'en dirai pas plus...

Je pense que cet été je découvrirai encore des morceaux de contes dans mes balades, je viendrai vous les dire, vous les montrer, et nous ferons quelques pas ensemble dans la forêt des contes, des rêves, des symboles, ma forêt préférée.
à bientôt !

Passez tous un bel été...

 

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Rûmî

Publié le par Patricia Gaillard

L’être humain est une auberge

Chaque matin un nouvel arrivant

Une joie, une déprime, une bassesse

Une prise de conscience momentanée arrive

Tel un visiteur inattendu.

Accueille-les et reçois-les tous

Même s’il s’agit d’une foule de regrets

Qui d’un seul coup balaye ta maison

Et la vide de ses biens.

Chaque hôte, traite le avec respect

Peut-être te prépare-t-il

À quelque nouveau ravissement.

Les sombres pensées, la honte, la malveillance

Ouvre-leur la porte en riant

Et invite-les à entrer

Aie de la gratitude

Pour tous ceux qui arrivent

Car chacun a été envoyé

D’en haut comme guide. »

RÛMÎ

 

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