à vous l'an neuf
Vous qui passez là, arrêtez-vous un instant, pour vous je vais ouvrir mon Grimoire vert, en extraire le chant d'un oiseau rare, le parfum subtil d'une rose à sept pétales, le rouge sang d'une baie d'aubépine, la douceur d'un miel exquis et la luminescence d'un ver luisant, pour que l'an neuf derrière sa porte mystérieuse, vous soit doux et vous auréole de païennes merveilles.
Nous marchons sur une passerelle, elle va d'un temps à un autre, que cet an neuf soit le début d'un temps neuf, qui attend de nous un esprit et un coeur ouverts...
Il dort, l'esprit de l'hiver
L'esprit de l'hiver sommeille encore,
Près de son sac de gel et de froidure,
Une fois n'est pas coutume, il dort,
Dans le berceau de soie et de dorure
D'une feuille gracieusement posée
Au creux des branches du noisetier
Aucune brume matinale, aucune pluie,
Aucun soleil ni aucune nuit,
N'a su troubler son repos,
De son sac, bien fermé, rien ne sort,
Ni givre, ni neige, ni vent fort
L'automne maintenu est en rage...
L'esprit de l'hiver dort encore,
Une fois n'est pas coutume, il dort,
Si vous avez l'oreille des sages
Des philosophes et des enfants,
Vous entendrez son doux ronflotement...
Patricia Gaillard