Pour la fête des mères je vous offre cet iris lumineux du bord de l'étang.
Mais je pense à celles et ceux qui n'ont plus de mère, ou pas de mère, ou une mère indigne. Je voudrais leur dire que la maternité est une grande force universelle, elle n'est pas seulement dans les mères, elle est surtout dans la vie, qui nous a désirés, qui a voulu nous voir ici et qui nous protège puisque nous sommes là.
La vie est notre vraie mère, la mère de notre origine et je voudrais l'honorer aujourd'hui.
Voilà pourquoi ce bel iris sauvage plutôt qu'un bouquet de fleuriste !
Si ici les Mardis sont des évocations de souvenirs, les Jeudis vont être la lecture, histoire par histoire, des Contes et Légendes du Jura, que j'ai édité chez De Borée en 2008, ouvrage qui n'existe plus sur le marché. Vous découvrirez ainsi, si vous le désirez, l'imaginaire de cette terre de Franche-Comté.
Vous connaissez mes conseils, un fauteuil, un thé parfumé et puis se laisser simplement suivre les Contes...
Autrefois il y avait un prunier au bord du jardin de notre voisin Jipy, un instituteur Lyonnais qui venait ici pour ses vacances. Au mois d'Août les prunes violettes à chair verte tombaient par dizaines, elles étaient délicieuses. Ma belle-mère, petite, menue, encouragée par le voisin, trottinait chaque matin vers le prunier, saladier en main, pour disputer les fruits aux guêpes. Chaque année elle ne manquait pas de rappeler que sa mère, Berthe, les appelait jadis prunes-miel. Puis, toujours en trottinant, elle partait faire des confitures dans sa cuisine. Pour elle, pour nous et pour Jipy.
Jipy n'est plus de ce monde, ma petite belle-mère non plus, la maison du voisin a été vendue et le prunier abattu. Les belles images disparaissent, on ne peut les retenir.
Souvent, quand je vais au potager, mes yeux se tournent vers l'endroit où se trouvait le prunier-miel. Je revois trottiner ma petite belle-mère Marcelle avec son saladier. Bien sûr il faut tourner les pages, mais les images parfois remontent à la surface, instants de nostalgie, de mélancolie, qui sont aussi la vie.
Mais ô surprise ! L'année dernière, au beau milieu de notre lilas, nous avons découvert un petit prunier-miel, que nous n'avons jamais planté et qui portait déjà quelques fruits. Loin de l'endroit où se trouvait l'autre, abattu il y a au moins sept ou huit ans, ce petit arbre, qui pousse à vue d'œil, a une allure de miracle.
Je me plais à penser que Marcelle y est pour quelque chose, qu'elle nous fait un clin d'œil depuis ce monde dont on ne sait que très peu de chose, ce qui nous laisse parfaitement libres de tout supposer !
En tout cas le petit prunier à présent s'appelle Le Prunier Miel de Marcelle !
Le Pilea, surnommé plante à monnaie, est une succulente originaire de la région de Yunnan, en Chine. Un Norvégien en a rapporté une bouture en 1945 et d'amoureux des plantes en amoureux des plantes, elle s'est propagée et est devenue plante d'intérieur.
La tradition dit qu'il faut enterrer une pièce de monnaie à son pied pour attirer la prospérité au foyer.
Si je vous présente mon Pilea aujourd'hui, c'est parce qu'il fleurit et que son fleurissement en plante d'intérieur est très rare !
Acceptez toutes et tous ce bouquet rare, pour un Dimanche rare