Je vous offre aujourd'hui cette plante que peut-être vous ne connaissez pas. Il s'agit de l'Euphorbe Diamond snow. La multitude de très petites fleurs d'un blanc éclatant formera peu à peu - m'a-t-on dit - une grande plante très vaporeuse. Je n'étais pas attirée par les plantes au fleurissement blanc. Mais depuis que les volets sont rouge basque et les fenêtres garnies de frises de dentelle blanche, je trouve cet assortiment plutôt charmant.
Quoiqu'il en soit, ces innombrables fleurs blanches vous consoleront, je le souhaite, de cette grise journée...
Après les choux-fleurs, brocolis et choux verts du potager, toute mon attention se tourne vers notre jardin d'aromatiques. Le moment est là de les récolter pour les tisanes et la cuisine. Au cœur du solstice d'été les forces de la terre sont à leur apogée et les plantes reçoivent cette force. Cueillies idéalement le 24 Juin, à l'aube, avant le lever du soleil, couvertes de rosée (la tradition va jusqu'à dire "en marchant à reculons et cueillant de la main gauche..." 😄) J'avoue avoir commencé hier, en marchant droit et cueillant des deux mains, puisque je tiens de l'une et coupe de l'autre 😂) Je ne pense pas que mes chères herbes, origan, romarin, livèche, sarriette, menthe, mélisse et les thyms s'en trouveront appauvries de leurs merveilles ! Durant plusieurs jours je reste penchée sur leur préparation et ce sont des instants que je savoure particulièrement.
Une fois séchées je les conserve, seules ou en mélanges, dans des petits pots en verre. En tisanes ou dans les plats cuisinés, quelle richesse, quel arôme, quel bonheur !
Songez donc, les forces du solstice, celles de la terre et de la plante à portée de main. Sommes-nous conscients de ce que nous offrent les plantes ?
Je suis née et j'ai passé mon enfance en ville. Dans mon quartier nous étions toute une bande d'enfants. Nous avions en quelque sorte deux vies, la vie de famille et la vie d'enfant. Au bout de ma rue Voltaire il y avait un terrain vague, quelques troncs y étaient couchés, à sécher. Merveilleuses cachettes et cabanes ! C'était notre lieu de rendez-vous, dans notre bande il y avait des petits et des grands, des filles et des garçons. Parfois les filles acceptaient de jouer aux cow-boys et aux indiens. Parfois les garçons acceptaient de jouer aux poupées, mais ils étaient alors les pères qui partaient travailler et nous les mères restions avec les enfants. Années 50 !!
Bien sûr il y avait quelques disputes, des désaccords, mais qui finissaient toujours par une partie de billes, de cache-cache, de ramassage de marrons luisants et parfois, partage d'un paquet de petits-beurre ou d'une tablette de chocolat, offerts par une bienveillante voisine.
Je me souviens des noms, Christiane, Mario, Martine, François, Maurice, Francis, Sonia... Le soir, une fois rentrés à nos logis, nous racontions peu de choses de nos journées. C'était notre liberté, notre secret, notre vie. D'ailleurs, les adultes nous posaient rarement des questions.
Nous avions tellement joué toute la journée du Jeudi, que nos mères, pas fâchées mais grognant un peu devant les genoux écorchés, nous lavaient énergiquement dans la cuisine : les vêtements sales glissaient par terre, puis cuvette émaillée, gant de toilette, gros savon, serviette usée à franges, nous n'avions pas de salle de bain...
Certains souvenirs sont des trésors qui nous appartiennent pour toujours !
En ce moment l'Achillée millefeuille orne de ses bouquets de fleurettes blanches les bords des prés et des champs. On pourrait aussi bien l'appeler Millefleurs, mais l'expression a déjà été prise au moyen-âge, quand les belles tapisseries montraient un fond bleu, vert ou rouge, piqueté d'une multitude de fleurs. C'était un style artistique que l'on nommait un mille fleurs ou un millefleurs.
Notons tout de même que l'Achillée millefeuille est la plante la plus couramment utilisée en médecine traditionnelle depuis 3000 ans.
Que ces mille feuilles soient offertes particulièrement à tous les pères qui passent par ici !