Dimanche, un petit tour du côté de Saint-Sauveur en Puisaye dans l'Yonne, où est née Colette. Les visites de sa maison et du Musée n'étaient possibles que guidées et à une heure qui ne nous arrangeait pas. Mais ce n'est pas grave car n'étant pas du tout fétichiste, voir les objets de la vie de Colette ne m'était pas indispensable. J'ai juste cueilli l'ambiance du lieu et cela m'a suffi. Dans la boutique du musée, des tas d'objets aussi kitschs que chers, à son effigie.
Je n'ai pas aimé, elle n'aurait surement pas aimé non plus, il me semble.
Figurez-vous qu'on fête cette année les 150 ans de sa naissance Je ne le savais pas encore quand j'ai cherché et trouvé ses œuvres complètes
À demain, pour un nouvel extrait d'un de ses ouvrages
Vers la mi-nuit, nous irons, voulez-vous, nous promener sur la place de Chaussin. Très discrètement… ah, si nous pouvions, ne serait-ce qu’un instant, même très court, voir cette dernière Dame blanche que plusieurs ont aperçue, il y a plus de trente ans, dernière Fée (visible) de notre vieille Comté qui en a tant comptées. C’est qu’il en faut de la force de Fée pour oser apparaître dans ce monde qui veut tout expliquer et qui a rangé les mystères, par erreur, au fond des vieux tiroirs de greniers, dans le fourbi des dentelles, des parfums de violette, des photos jaunies et des lettres d’amour.
Sans la voir peut-être la devinerons-nous cette Fée renaissante, sur le chemin des Fées, cette antique voie romaine, à Asnans Beauvoisin.
L’ESPRIT DE L’ABÎME
Ici jadis, les sires de Longwy étaient de ces orpailleurs qui recueillaient dans des peaux de mouton les escarbilles d’or des eaux du Doubs. Leurs grands et bien beaux manoirs étaient rangés tout le long de la précieuse rivière. Une femme de leur lignée qui se nommait Hélène, s’y baignait un jour. Elle était jeune et l’on imagine sans peine son corps pâle aux courbes rosées où l’eau ruisselait avec d’infimes éclairs d’or, sous le soleil filtré par les feuilles des aulnes. L’Esprit de l’abîme, un de ces invisibles dont on soupçonne l’étrange existence sans jamais avoir pu l’observer, aspira la belle Hélène dans son gouffre perdu du fond des eaux. Depuis elle est à lui, en compagne invisible et éternelle dont on ne sait plus rien, sinon qu’à tous les descendants de sa famille elle rend à l’heure dernière une visite tendre. Ces jours-là elle quitte le gouffre où elle demeure, on entend monter lentement des eaux profondes une plainte d’une tristesse saisissante jusqu’au dessus de l’onde, qui remplit tout de sa désolation, les arbres, les oiseaux et toute vie terrestre. Jamais on ne la voit, la voix seule est présente. Hélène l’impalpable, l’immortelle, pose ses lèvres froides sur les lèvres blanches du mourant, accompagnant le souffle qui tombe dans la mort. La plainte alors s’arrête et le silence revit.
Si les Longwy sont vos aïeux, elle honorera votre soupir ultime
De son très froid baiser d’ondine.
Les nénuphars froissés soupirent autour d’elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d’où s’échappe un petit frisson d’aile.
À l’endroit où nous sommes se trouve un jardin. Dans ce jardin il y a un rosier. Sur ce rosier une rose, une seule rose, qui monte haut et tout droit.
En nous se trouve sûrement aussi cette rose qui n’est pas la beauté, ni l’intelligence, ni la volonté, ni le courage, ni la bonté. N’est-elle pas alors la simplicité, qui monte haut et droit vers la grande conscience ?
À vous de voir… il est déjà tard, mais beau Dimanche à vous !
Vous vous souvenez sûrement de la plante obtenue à partir d'un épi de maïs planté droit dans la terre. Elle a été pimpante tout l'été et garnissait généreusement le coin choisi. Et puis son vert salade ne vieillit pas. Sur cette branche, observez bien, il y a même une fleur de maïs et voyez, plus bas, dans le creux de lumière, un tout petit épi ! Je ne pensais pas que les choses iraient jusque là, je suis contente et fière de ce jeune épi dont je vais zieuter attentivement la croissance. Et bien entendu vous pourrez suivre l'affaire !
ll faudra penser d'ailleurs, à la prochaine promenade, à "voler" au bord d'un champ les épis de l'été prochain.
Il fait très chaud pour une arrière-saison. Les après-midi nous retiennent à nouveau autant que possible à l'intérieur de notre chère vieille et fraîche demeure...