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Changement

Publié le par Patricia Gaillard

Image RostislavUzunov - Pixabay

J'avais préparé un petit article sur la beauté d'un légume. Mais j'ai changé d'avis, car cet après-midi, après une éprouvante séance de repassage (que j'avais un peu laissé s'entasser😄) je me suis récompensée en regardant sur you tube un film documentaire franchement remarquable. Sur l'âme figurez-vous, un sujet si rare dans notre monde et si bien traité dans cette vidéo que je vous conseille vivement.  
https://youtu.be/9fcNFGWE8n0

Et demain, je viendrai avec mon légume ! 

la gaillarde conteuse 

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Les Mercredis de Colette - 5

Publié le par Patricia Gaillard

Les Mercredis de Colette - 5 

Eh oui, il me semble vous entendre... "déjà Mercredi ?"
On dit que le temps passe. On a découvert cependant qu'il n'est pas ce que l'on croit. 
Quand je lis Colette, j'ai toujours l'impression qu'elle est là, assise, et qu'elle écoute sa propre écriture, qu'elle découvre ses propres ouvrages. Le temps comme nous l'entendons existe-t-il ? L'œuvre de cette femme singulière en tout cas existe encore, pour mon plus grand bonheur, peut-être partagé. 

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Couleurs !!

Publié le par Patricia Gaillard

LES COULEURS C'EST LA VIE !!!!!

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Les histoires du Lundi 1 - Pont des fées

Publié le par Patricia Gaillard

Lundi... un jour étrange, une sorte de porte qui ouvre la semaine, une espèce de seuil, de début, de prologue. 
Une histoire pourrait il me semble l'attendrir, le parfumer, l'adoucir.

Voici donc Les histoires du Lundi...

Celle d'aujourd'hui je l'ai choisie car tout près d'ici il y avait un joli pont, très vieux, que tous les anciens ont connu. Il y a quelques mois on a remplacé les jolis parapets anciens, ouvragés, par d'autres, froids, gris, quelconques. Quel dommage.
Les vieux ponts ont une histoire, la preuve.. 

PONT DES FEES

Au temps où tout ici se faisait à pieds, de nombreux petits ponts passaient les rivières pour se rendre au-delà. Entre Vercia et Vincelles (Jura) se trouvait quelque part un pont bien particulier. C’était d’abord son allure qui en faisait un passage singulier. Il était si bombé que de le passer tenait de l’ascension et pour peu qu’une récente période pluvieuse l’ait rendu un peu glissant, il fallait sacrément empoigner la rambarde, y en avait-il une ? Ensuite, comme une difficulté vient rarement seule, des Dames hantaient ce lieu de leurs silhouettes pâles et fuyantes. Imaginez un peu ceux qui les rencontraient, quand la nuit  tombe tôt, en décembre ou janvier. Déjà tout concentrés sur le chemin glacé et sur la pente forte, ils voyaient ces Dames, leurs images cristallisées comme  dessinées par le gel sur la toile de nuit suspendue, elles avaient des étoles de brume argentée qui  voilaient la grâce penchée de leurs visages. Puis elles se mettaient à danser, aériennes et diaphanes. Elles étaient versatiles, on ne savait jamais, et c’était ça le pire, si elles allaient vous laisser continuer tranquillement votre chemin obscur ou si, prenant soudain des envies de railler, elles n’allaient pas vous  prendre à plusieurs par les mains et vous faire danser le chibreli deux ou trois heures durant ! Et comme si tout cela ne pouvait s’arrêter là, un peu plus loin le pauvre estourbi, passait non loin de la Mare Branlante, la bien nommée, car une église engloutie tapie dans son bas-fond laisse monter parfois de ses cloches de  gros sons étouffés, qui crèvent à la surface, lançant dans l’air glacé leur glas lugubre…  le pauvre entendait là, monter des berges tout autour,  des chants rythmés férocement par des claquements de battoirs.  C’était les lavandières nocturnes que nul ne voit jamais. On dit qu’elle se tiennent cachées car elles sont de mauvaises mères, des revenantes terreuses et acariâtres. Ces linges qu’elles lavent, battent et tordent, sont les cadavres de leurs enfants dont elles cherchent à blanchir les langes, pour blanchir leur âme qui sera sans repos jusqu’à la fin des temps… Le bonhomme qui passait fermait ses deux oreilles, pour ne pas entendre leur complainte, douce comme une berceuse, triste comme la mort, mais séduisante aussi comme le sont ailleurs, ces chants de sirène qui perdent les marins. Arriver enfin chez soi était un pur délice !
La nuit par ici ne nous appartient pas. Elle est aux chouettes, aux chauves-souris, aux fées et à leur peuple qu’on ne voit qu’à demi. Nous devrions traverser en intrus discrets, le noir décor de leur bal singulier. Au tout petit matin, quand le premier rayon d’or plisse leurs yeux fragiles, ils retournent chez eux. Ils laissent aux clairières, des cercles d’usure sur les mousses, d’avoir fait trop de rondes à la lune…

Patricia Gaillard - Contes et Légendes du Jura - éditions De Borée - 2007 

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